Le 16 novembre dernier, alors que j’étais en train de pelleter la dernière neige apportée par une tempête, j’ai vu passer à vive allure deux véhicules de premiers répondants. J’apprendrai plus tard qu’ils allaient secourir huit migrants qui venaient de franchir la frontière, vraisemblablement pour demander l’asile au Canada.
Arrêtés par la Sûreté du Québec dans un boisé en bordure du chemin Luke à Saint-Armand, les inconnus sont pris en charge par les premiers répondants de Saint-Armand/Pike River et de Bedford, et emmenés d’urgence à l’hôpital BMP de Cowansville.
Selon la version officielle des autorités, il s’agit de « migrants illégaux » sans plus. On dit seulement qu’il y avait des hommes, des femmes et des enfants dans le groupe et que certains d’entre eux souffraient d’engelures mineures. Leur origine ethnique n’est pas précisée. Des témoins, qui ont requis l’anonymat, ont affirmé qu’il s’agissait de Congolais, parmi lesquels se trouvait une femme enceinte souffrant d’hypothermie. Ils ont vraisemblablement été pris en charge par Immigration Canada après leur sortie de l’hôpital.
Était-ce la première fois que des demandeurs d’asile franchissaient ainsi la frontière à Saint-Armand ? Les autorités restent muettes à ce sujet. On est avare de détails sur la question, tant du côté du service des Douanes que de celui de l’Immigration. Cette politique du secret est désolante puisqu’il est impossible, dès lors, de connaître l’ampleur du phénomène, voire de s’assurer que les demandeurs d’asile soient correctement traités.