Concilier les vocations agricole, culturelle et récréotouristique Comme nous le rapportions dans notre dernier numéro, le débat sur l’implantation possible de porcheries industrielles à Saint-Armand a suscité beaucoup d’intérêt au sein de la population locale. Jamais n’avait-on vu autant de citoyens participer aux assemblées du Conseil municipal. Plus de 55 d’entre eux étaient présents à l’assemblée ordinaire du 3 juillet dernier, du jamais vu dans la salle du Conseil municipal. Bien que le maire et les conseillers aient adopté le règlement de zonage de production, monsieur le maire a déclaré que le Conseil considérait la possibilité de créer, en novembre, un comité constitué d’experts et de citoyens qui serait chargé de définir une politique de développement local permettant de mieux concilier les vocations agricole, culturelle et récréotouristique de la municipalité et assurant une coexistence harmonieuse de ces diverses activités dans la communauté.
Selon le maire, il vaut mieux reporter à l’automne la formation d’un tel comité afin de permettre aux agriculteurs de participer à ses travaux, eux qui sont trop occupés aux champs durant la saison estivale. Chacun conviendra de l’importance de la présence des agriculteurs à Saint-Armand. Soulignons que les terres agricoles comptent pour plus de 35 % de l’évaluation foncière. En comparaison, les résidences contribuent pour quelque 51 % et les commerces, industries, autres terrains et bâtiments, pour 13,5 %.
En attendant le mois de novembre, des résidents de Saint-Armand provenant de divers horizons ont manifesté le désir d’entreprendre le recensement des ressources locales, existantes ou potentielles, dans les domaines agricole, culturel et récréotouristique, histoire de préparer le terrain pour les travaux du futur comité. Celles et ceux qui sont intéressés à mettre l’épaule à la roue sont invités à le faire en s’inscrivant au blogue internet Armandie à l’adresse suivante :
Paver la voie pour le futur
Comme le faisait remarquer monsieur le maire lors d’une réunion du Conseil en 2005, les travaux de voirie occupent une place primordiale dans les responsabilités dévolues aux gestionnaires municipaux. De 44 % à 47 % du budget municipal passe en effet au pavage et à l’entretien des chemins municipaux, des pontons et des fossés, ainsi qu’à la signalisation, à l’éclairage des voies publiques, au déneigement, etc. Cette année, le Conseil a résolu de paver quelque 4,8 km au coût de 337 000 $. On avait prévu une somme de 150 000 $ à ce poste budgétaire pour l’année en cours. Pour payer la facture, on pigera donc environ 187 000 $ dans les surplus accumulés. Suivant les critères qui ont cours actuellement, on peut estimer qu’il faudrait paver chaque année environ 6 km de chemins, rien que pour entretenir notre voirie municipale. On estime le coût du pavage à environ 66 000 $ par km et, au ministère des Transports, on fait par ailleurs remarquer que ces taux augmentent régulièrement : cette année, on parle d’une augmentation de 5 % à 10 %. Qui peut dire ce qu’il en coûtera dans 10 ans ?
Les travaux de voirie ont donc un impact majeur sur le développement de la municipalité. L’ampleur des dépenses à ce chapitre est telle qu’il faudra trouver des sources de revenus supplémentaires au cours des années à venir. En termes clairs, il faudra augmenter les taxes ou accroître le nombre de payeurs de taxes, voire recourir à ces deux solutions à la fois.
Combien de résidences additionnelles devrons-nous construire à Saint-Armand au cours de la prochaine décennie ? Le cas échéant, où sur le territoire en autoriserons-nous la construction ? Suivant quel plan d’urbanisme ?
Peut-être faudra-t-il plutôt envisager de ne pas paver tous nos chemins. Est-il concevable ou acceptable que certaines voies demeurent ou redeviennent des chemins de terre ou de gravier ?Sur quels critères fonderons-nous alors la décision de paver telle voie plutôt que telle autre ?
On aura compris que l’élaboration d’un plan de développement concerté s’impose en matière de voirie municipale. On ne peut fermer les yeux sur l’impact d’une telle politique, ou de son absence, sur le développement de notre communauté, de notre agriculture, de nos secteurs résidentiels, industriels, récréotouristiques et commerciaux. Nous sommes tous concernés.
Nous suggérons de donner au Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de Saint-Armand le mandat d’élaborer une politique de développement qui tienne compte des besoins de tous les secteurs d’activité dans notre municipalité et demandons aux membres du Conseil municipal de nous faire part de leur vision du développement de Saint-Armand pour les dix prochaines années.
Il est également approprié que, en tant que simples citoyens, nous prenions le temps de nous interroger sur le type de développement que nous souhaitons pour notre communauté et pour nos enfants. À quoi pourrait ressembler l’aménagement de ce territoire dans une optique de développement durable et harmonieux ? Tels sont les privilèges et les devoirs des citoyens vivant dans une démocratie.