Le paysage agricole est en pleine mutation à Saint-Armand. Photos : OBVBM
Avec l’été chaud et historiquement sec qu’on a connu dans la région, l’adoption de nouvelles pratiques agricoles devient incontournable afin de faire face aux nouvelles réalités climatiques. C’est justement dans le but d’aider les producteurs et productrices de la région que l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) propose, depuis 2016, un accompagnement agronomique spécialisé. Compte tenu de la présence encore cette année de cyanobactéries dans la baie, la volonté d’améliorer la qualité de l’eau se fait de plus en plus grande et le monde agricole répond « présent ».
Les agronomes de l’OBVBM ont visité plus de 130 producteurs dans le cadre du projet Interventions ciblées sur le contrôle de l’érosion et la conservation des sols. Plus de 30 000 m2 de bandes riveraines ont été aménagés depuis le début du projet. Toutefois, pour que nos sols soient encore mieux adaptés aux impacts des changements climatiques, c’est à leur structure et à leur santé que nous devons nous intéresser.
Un sol en santé, c’est crucial
Pour être en santé, le sol a besoin de matière organique. Il suffit qu’il y en ait 1 % dans les 30 premiers centimètres pour que, sur un hectare, il puisse retenir environ 150 000 litres d’eau. C’est la raison pour laquelle un nombre croissant d’entreprises agricoles choisissent d’accroître la teneur en matière organique de leur sol en y cultivant des engrais verts. Pour le bénéfice de ceux et celles qui ignorent ce qu’est un engrais vert, rappelons qu’il s’agit d’une culture destinée à être enfouie à l’état vert sur place afin d’améliorer la structure du sol et sa fertilité. L’engrais vert contribue également à retenir le sol en cas de pluies intenses, ce qui, avec le réchauffement climatique, est de plus en plus fréquent.
En outre, pour que l’eau captée en surface puisse recharger les nappes phréatiques, il importe d’éviter que le sol ne se compacte. Éric Beaudoin, agronome à l’OBVBM, explique que « un sol non compacté permet à l’eau de vraiment rejoindre la nappe plutôt que de rester en surface, tandis qu’un sol compacté aura une zone sèche en-dessous de la compaction ».
Bénéfique aux cours d’eau… et aux entreprises agricoles
La rétention d’eau dans le sol devient encore plus cruciale en cas d’épisodes de sècheresse prononcés, comme ceux qu’on a connus cette année. Déjà, l’approvisionnement en eau est un véritable casse-tête pour plusieurs entreprises agricoles du sud du Québec. Les pratiques favorisant l’infiltration de l’eau constituent donc une solution concrète, en plus de fournir un bénéfice environnemental direct.
L’eau qui s’infiltre dans le sol y restera plutôt que de ruisseler jusqu’au cours d’eau le plus proche et y emporter par la même occasion les éléments nutritifs destinés aux plantes. Détournés de leur finalité et de leur affectation, ces nutriments se retrouvent en excès dans les cours d’eau et y favorisent la formation d’efflorescences de cyanobactéries.
En plus des engrais verts, diverses autres pratiques peuvent favoriser la rétention de l’eau et du sol, telles que les cultures intercalaires (cultures installées entre les rangs de la culture principale et dont le but est de protéger le sol contre l’érosion) ou encore l’agroforesterie (intégration de plantation d’arbres sur des terres agricoles dans une perspective d’effets bénéfiques réciproques). Ces pratiques sont présentement en nette augmentation. Leur adoption généralisée constitue la seule avenue permettant au monde agricole de s’adapter aux nouvelles réalités environnementales avec lesquelles il nous faut désormais composer. Favoriser la rétention de l’eau en augmentant la teneur en matière organique du sol et en évitant la compaction, voilà ce que sont en train d’accomplir des entreprises agricoles de la région. Faites-vous partie de la solution ?
Le projet Interventions ciblées sur le contrôle de l’érosion et la conservation des sols est financé par le MAPAQ, la MRC de Brome Missisquoi, l’OBVBM et le Lake Champlain Basin Program du Vermont. Le projet d’accompagnement des producteurs agricoles de l’OBVBM s’inscrit dans les objectifs du Plan d’agriculture Durable (PAD) du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation d’ici à 2030. Ce plan prévoit notamment l’amélioration de la santé des sols et une meilleure gestion de l’eau.
Vous êtes propriétaire d’une entreprise agricole et aimeriez en savoir davantage sur les mesures d’accompagnement qu’offre l’OBVBM par le truchement de ses agronomes ? Communiquez avec Éric Beaudoin au 450-203-0178 ou avec Claudie Laflamme au 450-775-2985.
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