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- Affaires municipales -

Un média libre à Saint-Armand

Vie municipale

Le journal que vous lisez est le résultat du travail bénévole d’une vingtaine de personnes d’ici qui croient qu’un média libre est essentiel à l’exercice de la démocratie. Ces gens couvrent les événements locaux, effectuent des recherches pour vous informer sur divers sujets et contribuent de multiples manières à faire en sorte que le journal soit produit et distribué six fois l’an, gratuitement.

Malgré ce généreux bénévolat, la production et la distribution d’un journal entraînent des frais annuels de l’ordre de quelque 13 000 $. La publicité couvre environ 54 % de ces dépenses. L’an dernier, le Festival des films…du monde de Saint-Armand (FeFiMoSA) a contribué pour environ 11,5 % de notre budget et il devrait en être de même cette année. À compter du présent numéro, une entente avec la municipalité de Saint-Armand permettra de couvrir près de 9 %de nos frais par l’achat d’espace réservé aux communications du conseil municipal. Reste 25,5 %du budget qui sera assumé par les membres de l’organisme sans but lucratif qui gère Le Saint-Armand et assure sa continuité depuis bientôt trois ans.

Le tourisme écoculturel, une ressource naturelle pour Saint-Armand

Les données d’une étude que nous consultions récemment révèlent que les touristes qui viennent dans la région recherchent deux choses en priorité : les randonnées champêtres et la culture. Le Vermont fournit à lui seul près de la moitié (49 %) des voyageurs d’agrément avec 538 000 visiteurs par année au Québec, suivi de l’État de New York avec 253 000. La visite de sites historiques et naturels constitue l’activité de prédilection des Américains alors que la fréquentation des musées et des galeries d’art se classe en deuxième ou en troisième position. Il en va de même des touristes québécois et de ceux du reste du Canada : la plus récente étude de l’Organisation mondiale du Tourisme révèle que 4,6 à 6,1 millions de Canadiens s’intéressent à l’écotourisme. Et il s’agit d’une tendance lourde puisque des données récentes indiquent que les jeunes sont de plus en plus attirés par les activités récréotouristiques.

Or, Saint-Armand ne manque ni de sites écologiques enchanteurs, ni d’artistes et artisans en tous genres. On constate cependant que la majorité des touristes passent tout droit pour aller dépenser leurs sous ailleurs. Quelle perte quand on sait que la moitié d’entre eux dépensent plus de 1000 $ en sus des frais de transport et d’hébergement, et que près du tiers dispose d’un budget de plus de 2000 $ !

À quoi pourrait ressembler un plan de développement municipal qui tablerait sur ces richesses ? D’abord soulignons que la mairie s’oppose, à juste titre, au projet de parc de poids lourds prévu par le ministère des Transports dans le cadre du prolongement de la 35 et propose plutôt de créer un centre d’interprétation de la baie Missisquoi. Pourquoi ne pas aménager aussi des sentiers piétonniers et cyclistes avec panneaux d’interprétation ? Pourquoi ce centre n’inviterait-il pas les touristes à visiter, en passant, nos artistes et artisans locaux, et n’exposerait-il pas leurs œuvres ? On pourrait également y annoncer les gîtes et les bonnes tables de chez nous. Bref, faire savoir aux touristes qu’à Saint-Armand, c’est beau, que la nature y est splendide, que les artistes et artisans y sont nombreux et accueillants, qu’on y sert de bons repas, qu’on y trouve des produits du terroir, etc.

Prendre une telle orientation exige par ailleurs de poser des limites réglementaires à certains types de développement qui iraient à l’encontre de cette vision : agriculture industrialisée à outrance, urbanisme inesthétique, destruction des écosystèmes, etc. De même, la plupart des activités entrant dans le cadre de l’écotourisme s’avèrent peu compatibles, voire conflictuelles, avec la présence de véhicules récréatifs motorisés (motoneige, motocross, quad). Pour ces raisons, l’usage de tels véhicules doit être strictement réglementé. Une telle orientation nécessiterait de créer des aires protégées et de mettre en place un programme de développement d’infrastructures destinées à favoriser l’essor du tourisme éco-culturel. À noter qu’il s’agit là d’un domaine de compétence municipale.