L’agente Mélissa Pelletier et le sergent Hugo Lizotte de la Sûreté du Québec, MRC de Bromme-Missisquoi (Photo : ltn. Sylvain Arès)
Je fus stupéfaite d’apprendre, par l’entremise de ce même journal, l’admirable histoire du policier M. Howard Steward (vol. 5, no 3, décembre 2007-janvier 2008). S’imaginer l’ensemble du territoire de Saint-Armand protégé par ce « Lucky Luke », faisant cavalier seul avec des moyens et un support technique limités par surcroît, nous démontre bien que notre réalité a changé singulièrement depuis 1970.
Cette réalité m’interpelle d’autant plus que je suis native de Saint-Armand, mais surtout puisque j’occupe maintenant les fonctions de policière pour la Sûreté du Québec, ici même à Brome-Missisquoi. C’est donc un peu pour suivre les traces de M. Stewart que j’ai proposé au Journal d’écrire cette chronique et ainsi m’impliquer davantage dans la relation entre les gens de Saint-Armand et leurs policiers.
Pour débuter, laissez-moi me présenter en quelques mots. Comme vous l’avez peut-être déjà remarqué en regardant l’insigne apposé à ma veste, il serait difficile de m’en cacher, je suis une p’tite Pelletier de Saint-Armand. J’ai vécu la majeure partie de ma vie dans notre pittoresque village, avant d’émigrer en ville pour poursuivre mes études. Une certaine soif d’aventure et un souci d’aider les gens m’ont mené en Techniques policières. J’ai choisi le collège John Abbott à Ste-Anne-de-Bellevue comme lieu d’étude, notamment pour parfaire ma connaissance de l’anglais. Après trois ans d’efforts constants, ayant complété ma formation en Techniques policières, j’ai poursuivi mon cheminement à l’École nationale de police de Nicolet. Cette étape est obligatoire pour tous les policiers voulant travailler dans la province de Québec. Il s’agit d’une formation paramilitaire de 15 semaines pendant laquelle les aspirants-policiers acquièrent l’aspect « pratique » du métier de policier, en plus de les plonger dans une vie de groupe favorisant le respect, l’intégrité, la discipline, l’engagement et le sens des responsabilités. Nouvellement diplômée, j’ai ensuite décroché un emploi comme policière à la Régie intermunicipale de police de Roussillon où j’ai travaillé durant quelques mois. En septembre 2006, un vieux rêve se réalisant, je fus sélectionnée par la Sureté du Québec. Première affectation octroyée : Brome-Missisquoi ! J’étais stupéfaite de pouvoir rester dans le coin, moi qui croyais automatiquement me retrouver à Gaspé ou bien à Lebel-sur-Quévillon, de beaux coins du Québec certes, mais un peu loin de mon monde !Bref, depuis ce jour, je suis policière ici, chez nous, et contribue un peu chaque jour à améliorer la sécurité de mes concitoyens.
Ce qui est parfois perceptible lorsqu’on me parle de la police d’autrefois, c’est une forme de nostalgie à l’égard de la proximité et de l’aspect personnalisé du service tel qu’offert par M. Stewart aux citoyens de St-Armand. Heureusement, les dirigeants des principales organisations policières d’Amérique du Nord constatèrent également le bien-fondé d’une telle approche et amorcèrent, il y a quelques années, un virage vers un concept de police de proximité, aussi appelé police communautaire ou police de quartier.
Cette nouvelle approche s’appuie principalement sur une présence policière familière et le souci du service au citoyen. Les corps policiers remarquèrent qu’il serait opportun que la population et leurs services joignent leurs efforts lors de problématiques à résoudre. Un meilleur dialogue était donc nécessaire afin de changer les perceptions ; la population et le public doivent faire équipe pour mieux cerner les enjeux et ainsi créer un partenariat efficace. L’information doit circuler et la population doit voir ses policiers comme étant accessibles.
Suivant ce virage au sein des services policiers, la Sureté du Québec de la MRC de Brome-Missisquoi se dota, en 2008, d’un agent de relations avec la communauté. Le sergent Hugo Lizotte reçut le précieux mandat de coordonner le dialogue entre les policiers et la population, ainsi qu’avec les représentants des médias, les différents organismes, les institutions d’enseignement et les autres corps policiers de la région, en matière communautaire.
De plus, le Capitaine Jean Beaudoin du poste de la Sureté du Québec de la MRC de Brome-Missisquoi insista pour que la priorité d’action de nos membres, pour l’année 2009, soit d’accroître notre rapprochement avec la population. Effectivement, les patrouilles quotidiennes au cœur des villes et villages du territoire sont favorisées. Ne soyez donc pas surpris de croiser plus souvent des policiers effectuant des patrouilles pédestres et visitant les commerces, au cœur des villes.
La Sûreté du Québec a également une volonté de poursuivre et d’améliorer le programme de parrainage des municipalités. Ce programme consiste à assigner à chaque municipalité un policier qui veille à ce que les attentes de la population soient comblées. Il agit donc à titre de représentant de l’organisation, de personne-ressource et parfois même de médiateur. C’est avec joie que j’ai répondu à l’appel en me proposant comme marraine de Saint-Armand, ce coin de pays qui m’a tant donné.
Dans cette démarche, je vous invite à participer à cette chronique en m’envoyant des questions ou commentaires auxquels je pourrai répondre dans les prochaines parutions. Vous pourrez adresser vos questions ou commentaires directement au journal, à l’adresse courriel suivante :
Agente Mélissa Pelletier, Sûreté du Québec, MRC de Brome-Missisquoi