Imaginez que, lors d’un souper avec des parents ou des amis, l’un des convives a un malaise et perd conscience sous vos yeux. Que faites-vous ? Vous saisissez le téléphone le plus proche et vous composez le 911 ? Bien sur, bravo ! Et ensuite ?
Si la personne est en arrêt cardiaque ou respiratoire, et que vous ne savez pas quoi faire après avoir appelé des secours, il ne vous reste qu’à prier pour que les ambulanciers arrivent rapidement… très rapidement… plus rapidement qu’ils ne pourront vraisemblablement le faire. Le temps compte beaucoup lorsqu’un cœur cesse de battre ou que, pour une autre raison (étouffement ou accident vasculaire cérébral, par exemple), le cerveau ne reçoit plus d’oxygène. Parce que cela peut entraîner des lésions cérébrales dans les quatre à six minutes qui suivent. Après dix minutes sans oxygène, ces lésions sont irréversibles. Si personne ne sait quoi faire et comment s’y prendre, ces quelques minutes peuvent être fatales. En fait, chaque minute qui s’écoule diminue de 7 à 10 % les chances de survie de la victime.
Selon la Fondation des maladies du cœur du Canada, la plupart des 45 000 arrêts cardiaques qui surviennent chaque année au Canada se produisent à la maison, et plus de 35 000 d’entre eux se soldent par un décès. Or, une intervention rapide et adéquate peut réduire d’environ 30 % le risque de séquelles graves ou de mortalité. Mais, au Québec, seulement 3 à 4 % de la population est en mesure d’intervenir de façon appropriée en attendant l’arrivée des secours spécialisés. Il suffit pourtant de quelques heures pour apprendre à sauver une vie dans un cas semblable.
La réanimation cardiorespiratoire
Les mêmes techniques s’appliquent, qu’une personne inconsciente soit étouffée, en proie à un arrêt cardiaque ou victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). C’est ce que l’on appelle la réanimation cardiorespiratoire (RCR), et chacun peut en maîtriser les fondements en une demi-journée de formation. Si l’on constate qu’une personne ne respire plus, que le cœur batte ou non, on applique 30 compressions (massage cardiaque) puis deux insufflations (bouche-à-bouche). Et on continue jusqu’à l’arrivée des ambulanciers… ou, avec un peu de chance, jusqu’à ce qu’on apporte un défibrillateur portatif !
Chacun peut maintenant utiliser un défibrillateur externe automatisé, ou DEA, un geste qui était encore, il n’y a pas si longtemps, considéré comme un acte médical au Québec. Le DEA est un appareil qui mesure les battements du cœur et décèle toute anomalie. Au besoin, il peut servir à administrer une décharge électrique salvatrice à la victime. Il peut doubler, même tripler, les chances de survie et diminuer d’autant les risques de séquelles. Son utilisation est très simple et même un enfant peut s’en servir. On trouve de plus en plus de ces appareils dans les lieux publics et, aux États-Unis, on les offre carrément aux consommateurs dans les magasins à grande surface. Ce serait probablement une bonne idée qu’il y en ait toujours un, pas trop loin.
Pourquoi ne pas enseigner ces techniques à tous ?
En Suisse, une formation de ce genre est obligatoire pour l’obtention d’un permis de conduire ; en Allemagne, des lois la rendent aussi obligatoire dans le cadre scolaire ou pour l’acquisition du permis de conduire ; aux États-Unis, plusieurs villes ont des programmes obligatoires de formation en premiers soins ; à Seattle, notamment, la formation est donnée dans les écoles secondaires et 98 % de la population de cette ville connaît la technique RCR.
En Armandie, c’est une infirmière retraitée qui a pris l’initiative d’enseigner ces techniques, dans le but d’augmenter sensiblement le nombre de personnes sachant quoi faire en cas d’urgence. Lise Bourdages, qui coordonne par ailleurs les activités de la Station communautaire de Saint-Armand, estime qu’il serait hautement souhaitable que plus de 3 à 4 % de la population sache comment pratiquer la RCR. Elle offre donc la formation de base à tous les citoyens des municipalités du coin qui sont prêts à y consacrer une demi-journée pour la modique somme de 40 $ (50 $ pour ceux qui résident hors de la municipalité de Saint-Armand).
Ça vous intéresse d’apprendre à sauver des vies ? La prochaine formation aura lieu le samedi 16 mars de 8 h 30 à 12 h 30. Inscrivez-vous en communiquant avec Lise par téléphone au 450-248-7654 ou par courriel à lisebourdages@sympatico.ca