Robert Crevier (photo : Josée Blaquière)
Aimez-vous les films de catastrophes ? Voici un scénario qui devrait vous faire frémir. Vous êtes sur la table d’opération, le ventre ouvert. Une équipe de chirurgiens s’affaire autour de vous et soudain on entend dans le haut-parleur : « Code rouge ! Code rouge ! » Les corridors sont pleins de fumée, il faut évacuer. Vous allez être abandonné avec vos tubes dans le nez et des instruments plein l’abdomen ! Rassurez-vous, le film finira bien, car Robert Crevier avait prévu ce coup-là !
Robert Crevier, résident de Saint-Armand, ancien conseiller municipal et membre fondateur du Journal (il en a été le trésorier de 2003 à 2005), est né à Montréal en 1950 d’un père québécois et d’une mère franco-italienne. La fratrie est composée de six enfants dont trois résident dans la région. Son frère Guy est l’éditeur de La Presse et habite Stanbridge-East. Sa sœur Viviane, présidente de l’Association des viticulteurs du Québec, est l’épouse de Denis Paradis, propriétaire du Domaine du Ridge à Saint-Armand.
Durant ses jeunes années, après avoir résidé à Montréal, Saint-Jérôme, Laval et Québec, Robert revient à Montréal où il fait un baccalauréat en droit à l’Université de Montréal. Après un stage à Rimouski il est reçu au Barreau du Québec.
Mais se sentant bien plus appelé par la nature que par les palais de justice, il décide, dans la mouvance contestataire des années 70, de faire un retour à la terre : il achète une ferme à Rivière-à-la Martre en Gaspésie où durant quelques années (de 1976 à 1979) il fera de l’élevage de porcs, de volailles et produira des œufs et du fromage. Il sera simultanément chauffeur d’autobus scolaire, travailleur forestier et créateur de jouets en bois.
L’éloignement, l’éducation de ses deux filles Anouk et Élise (âgées aujourd’hui de 33 et 31 ans) et aussi le goût d’affronter de nouveaux défis ont raison de son « trip » agricole. Il vend la ferme et s’installe dans le comté de Kamouraska. Il met en pratique son sens aigu de la vie communautaire en dénichant un emploi dans le travail communautaire, la gestion de projets et le soutien au démarrage d’entreprises. Parallèlement, il est commissaire-adjoint pour le ministère du Travail où il est appelé à régler conflits et litiges pour l’obtention de permis de travail dans l’industrie de la construction.
Nous sommes dans les années 1980 et durant cette période « du bas du fleuve », Robert se découvre, à travers des cours de croissance personnelle, une aptitude pour l’entraide relationnelle par le jeu. Il organise alors des animations de jeux collectifs à Kamouraska et à La Pocatière. La formule a un succès immédiat, et il donne des séances de jeux dans les écoles, collèges et universités, en plus de partager son expertise pour assurer une relève. De cette riche expérience, il tirera un livre : « Jouons encore ! »
Lorsqu’il revient à Montréal en 1988, Robert devient chargé de cours à l’Université de Montréal en éducation physique, enseigne à ses étudiants la pédagogie du jeu et crée de nouvelles approches ludiques (dont le fameux jeu du parachute). Une autorité naturelle se dégage de ce « grand six pieds ». Sa taille et sa voix posée inspirent confiance et le leader en lui ne tarde pas à se faire remarquer.
En 1989, l’hôpital de Saint-Eustache lui propose, dans le cadre d’un programme de création d’emploi, d’établir un plan d’urgence en cas de crise majeure. En faisant des recherches sur le sujet, il dé couvre que, dans le réseau de la santé, il n’existe presque rien. En trois mois, il réalise un plan d’urgence et, dans la foulée, fonde sa propre compagnie. Son atout majeur : il n’y a pas de concurrence ! En 1990, lors d’une visite à Saint-Armand pour le baptême d’une nièce, il est séduit par la beauté de la région et décide de s’y installer avec son épouse, Josée, qui est enceinte de leur premier garçon. Ils achètent la belle maison ancestrale de M. Tittemore sur le chemin Saint-Armand qu’ils rénoveront amoureusement durant des années. C’est là que naissent leurs deux fils, Samuel et Thomas.
Aujourd’hui Samuel (19 ans) étudie en administration à Sherbrooke et Thomas (16 ans.), suit un programme sport-étude en hockey (défenseur Midget AAA).
Robert dirige son entreprise depuis son domicile, et Josée, consultante en coaching individuel et de groupe mène rondement sa propre affaire.
Proaction mesures d’urgence : une compagnie qui a le vent dans les voiles
La compagnie Proaction mesures d’urgence, fondée en 1989 par Robert et installée à Bedford depuis 2006, œuvre dans de nombreuses organisations comme les hôpitaux et les services sociaux, les secteurs industriel, commercial, institutionnel et gouvernemental, en offrant des services de planification et de formation en mesure d’urgence. Toute institution, publique ou non, est sujette à des imprévus, des accidents ou des catastrophes et il est essentiel qu’elle se dote d’un plan d’urgence afin que, si le cas se présente, elle soit en mesure d’intervenir de façon rapide et efficace.
Le mot d’ordre dans le domaine de la sécurité est la prévention, et tout prévoir n’est pas une mince tâche, car qui sait si demain nous n’aurons pas une panne d’électricité prolongée, un séisme, une pandémie, une alerte à la bombe ou quelque autre sinistre. Sans devenir paranoïaque, il est essentiel d’être prêt à toute éventualité.
Proaction n’intervient pas directement en cas d’incident majeur : sa mission est de former les équipes d’urgence sur place qui appliqueront les procédures d’intervention élaborées avec le client lors de la phase d’évaluation des risques et des mesures spécifiques à prendre.
Proaction soutient l’organisation de la sécurité dans de nombreuses entreprises au Québec (industries, hôpitaux, centres d’hébergement, écoles, cégeps, universités) en analysant les risques possibles : feu, explosion, déversement toxique, prise d’otages, etc.
La connaissance du milieu et l’étude approfondie des besoins et ressources disponibles sont essentielles pour être en mesure de proposer des plans d’intervention personnalisés, spécifiques à chaque établissement. Ainsi, chaque plan est écrit et enregistré, des outils sont créés, la formation est offerte et des exercices de simulation dispensés au personnel.
Robert Crevier a organisé son entreprise en deux équipes distinctes. Composée de deux adjointes (Rosalie Tougas et Marie-Claude Belisle), l’équipe administrative assure la planification des opérations, l’information, les services à la clientèle et l’organisation générale. L’autre équipe, composée de 12 formateurs contractuels (pompiers, secouristes..), entraîne sur le terrain le personnel des services d’urgence des établissements.
Depuis sa création, Proaction a couvert toutes les régions, de Saluit dans le Grand Nord jusqu’à Blanc-Sablon. Son service personnalisé é et sa relation n avec sa clientèle, basée sur l’écoute et le respect, ont été déterminants pour l’essor de la compagnie. Proaction reste à ce jour un des principaux joueurs dans le domaine. La publicité se fait seule par le bouche à oreille, mais la clé du succès de l’entreprise est certainement la confiance manifestée depuis des années par des clients satisfaits et la conséquence d’un travail acharné accompli dans le plaisir.
À propos, si vous êtes encore sur la table d’opération, sachez qu’on va vous sortir de là, car il y a autant de réponses possibles qu’il y a de situations de crise. Dans les circonstances, le seul objectif est votre survie et celles du personnel soignant. Puisqu’il faut évacuer les s lieux, il faudra répondre rapidement à des questions comme : peut-on accélérer et terminer l’intervention chirurgicale ? Peut-on interrompre momentanément ? Peut-on la poursuivre dans une zone non-affectée par le feu ? Toutes autres questions pertinentes.
Une chose est certaine : les mesures s d’urgence ont été étudiées s pour que vous soyez transféré dans les plus brefs délais vers un autre e hôpital accompagné du chirurgien et de l’anesthésiste.
Le sang-froid, l’efficacité et t la préparation des équipes de secours sont les atouts majeurs de votre sécurité.
Vous pouvez vous reposer sur des gens compétents et responsables car, à vrai dire, vous ne savez rien de la situation… anesthésié comme vous l’êtes ! !