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Retour sur l’assemblée générale annuelle du journal

La rédaction

Jacques Proulx, conférencier invité (Photo : Isabelle Gingras)

Résumé de l’allocution que prononçait monsieur Jacques Proulx le 15 mai dernier, lors de l’assemblée générale annuelle du journal Le Saint-Armand.

Contre le fatalisme du confort et de  l’indifférence

Par un dimanche après-midi pluvieux, environ 30 personnes sont venues entendre Jacques Proulx, que le journal avait invité comme conférencier. Rappelons que cet homme, après avoir présidé l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA) durant plusieurs années, créait la coalition Solidarité rurale du Québec qui, depuis 20 ans, est l’âme de la politique québécoise de la ruralité.

D’entrée de jeu, monsieur Proulx, témoin attentif de la dévitalisation des communautés rurales et des voies possibles de relance, y va d’un implacable constat : « Le monde d’hier ne sera pas celui de nos enfants… Le statu quo n’est plus adéquat… Tout est appelé à changer ». La mondialisation de l’agriculture, l’arrivée des pays en développement dans les grands marchés, la crise économique, les changements climatiques et le vieillissement des populations créent, selon lui, une situation qui commande une inévitable révolution.

De son point de vue, le monde rural peut et doit jouer un rôle fondamental dans cette révolution sociale. Il insiste sur le fait que, pour ce faire, il nous faut « abandonner nos habitudes et notre confort… Nous lever debout pour combattre le scepticisme et la morosité… Nous réapproprier notre destinée ». Il estime important que les ruraux s’intéressent de près à ce qui est en train de changer dans notre monde, aux débats sur la dévitalisation/revitalisation de nos communautés, sur le mode de scrutin, sur le développement durable, sur la réforme de l’agriculture, sur de nouvelles voies de développement économique respectueuses des territoires et des personnes qui les habitent, sur l’humanisation d’une société qui a peut-être mis trop d’accent sur la production et la consommation au détriment de valeurs humaines et culturelles.

Pour lui, il est évident que les autorités responsables ne peuvent pas fermer une caisse populaire, un bureau de poste ou une école si les citoyens s’indignent et se tiennent debout. Il convient du fait qu’il sera impossible de mener tous les combats, mais il insiste sur la nécessité de se battre pour conserver nos acquis collectifs et développer nos communautés à partir de leurs forces vives : les personnes qui occupent le territoire. « J’en ai contre le fatalisme du confort et de l’indifférence ! »

À cet égard, il fait remarquer que toutes les enquêtes sociologiques menées par Solidarité rurale du Québec indiquent clairement qu’une proportion croissante d’ « urbains en quête d’humanité » est attirée par la perspective d’une vie au sein d’une communauté rurale. Selon lui, il faut savoir tirer parti de cet apport de sang neuf dans nos communautés et miser sur l’intelligence  collective et la créativité.

Il salue l’initiative du journal Le Saint-Armand, qui fournit à la communauté un outil permettant de profiter de l’expertise du milieu en suscitant des débats, en contribuant à briser la paresse ambiante et en secouant l’inertie généralisée qui dénature actuellement la démocratie. « Je m’ennuie d’une époque pas si lointaine où on n’hésitait pas à débattre, où on ne craignait pas la confrontation des idées. »

« Dans le passé, lorsque le Québec était pauvre, nos parents ont bâti tout ce que nous avons aujourd’hui. Maintenant qu’on est riches, on ne fait plus rien, on pense qu’on ne peut plus rien faire, qu’on est impuissants. Il faut que nous redevenions des proposeurs afin de reconstruire nos communautés dans un esprit d’ouverture les uns aux autres. »

Il croit fermement qu’il est possible d’envisager un avenir durable pour les communautés rurales. Mais il faudra « se retrousser les manches » et accepter de s’ouvrir dans un véritable esprit de collaboration et de solidarité. Les anciens comme les nouveaux venus. Autochtones comme néo-ruraux devront laisser de côté leurs préjugés respectifs et travailler ensemble au bien commun.

Modifications aux statuts du journal

Les membres en règle de l’organisme à but non lucratif qui gère le journal ont entériné deux résolutions modifiant les statuts de l’organisation. Auparavant, seuls les citoyens de Saint-Armand pouvaient être membres votants. Désormais, ce privilège s’étend à ceux des municipalités où le journal est distribué depuis plusieurs années : Pike-River, Bedford, Bedford Canton, Frelighsburg, Notre-Dame-de-Stanbridge, Stanbridge Station, Stanbridge East, Saint-Ignace-de-Stanbridge et Dunham.

Par ailleurs, un des sept sièges au conseil d’administration est maintenant offert à un membre en règle résidant dans l’une des municipalités voisines. Cette décision a été prise dans le but de mieux refléter la réalité : d’une part, le journal est lu par nos voisins et, d’autre part, les municipalités du sud-ouest de la MRC de Brome-Missisquoi ont beaucoup en commun.

Du sang neuf au conseil d’administration

Comme chaque année, en vertu des statuts et règlements du journal, trois des sept sièges au conseil d’administration (CA) étaient mis en jeu. Le siège n° 1 était occupé par Éric Madsen, de Saint-Armand, qui a décidé de se représenter et qui a été élu sans opposition. Monique Dupuis, qui occupait le siège  n°6, a décidé de ne pas se représenter ; Sandy Montgomery, de Saint-Armand (Philipsburg) a posé sa candidature et a été élu sans opposition. Le siège n° 7, jusqu’alors occupé par Pierre Lefrançois, de Saint-Armand, était offert à un membre en règle résidant dans l’une des municipalités voisines désignées ; Nicole Boily, de Frelighsburg, a accepté de poser sa candidature et a également été élue sans opposition. Monique Dupuis, qui occupait à la fois le poste de secrétaire du conseil d’administration et de coordonnatrice du journal, se retire donc du CA, mais demeure coordonnatrice de la production du journal. Pierre Lefrançois quitte aussi le CA, mais il assume désormais la rédaction en chef du journal au sein de l’équipe de production. Il remplace ainsi Jean-Pierre Fourez qui a  assumé ce poste durant huit ans. Toute l’équipe du journal tient à souligner l’excellent travail et le dévouement de Jean-Pierre qui a su tenir le fort durant toutes ces années. Jean-Pierre continuera de collaborer à la rédaction et aux caricatures.