Pic flamboyant, femelle du type doré (Photo : Jean-Guy Papineau)
Il y a un endroit à Saint-Armand qui attire bon nombre d’ornithologues en provenance de partout dans la province et même d’ailleurs, année après année. Ce site est le refuge d’oiseaux migrateurs George H. Montgomery ; certains le nomment le sanctuaire de Philipsburg. Créé en 1955, le refuge comprend plusieurs propriétés privées couvrant 480 hectares.
Il y a très longtemps, des castors (toujours présents) ont créé un étang entouré de marais et de marécages au beau milieu de la réserve. Une grande forêt mixte mature, située à l’est de l’étang, est composée principalement d’érables à sucre, de hêtres à grandes feuilles, de caryers ovales, de frênes blancs, de noyers cendrés, d’ostryers de Virginie, de pruches, de pins blancs, de thuyas occidentaux et de mélèzes laricins. Des ruisseaux, des champs et des pâturages complètent les habitats principaux. Une cache en bordure du marais (étang Streit) nous permet d’observer la vie aviaire sans la déranger. Des nichoirs pour canards branchus qu’utilisent les harles couronnés, petits-ducs maculés et parfois le garrot à œil d’or sont installés dans le m arais. Plusieurs sentiers sillonnent le refuge à partir du Motel des Frontières (un stationnement y est prévu à cet effet sur la route 133). Un petit stationnement accessible depuis le chemin Saint-Armand nous mène aussi au marais. Un peu au nord-ouest de la cache en bordure du marais, une passerelle traverse ce dernier et nous mène sur un sentier qui longe la route 133.
La faune y est très riche. Jusqu’à maintenant, j’ai dénombré 26 espèces de mammifères, 11 espèces d’amphibiens et 4 espèces de reptiles.
L’observation des oiseaux demeure intéressante tout au long de l’année. Depuis 1990, j’y ai observé 215 espèces, dont environ 107 qui demeurent dans le sanctuaire pour y élever leurs petits. Lors de la période de reproduction, les oiseaux vedettes (rares au Québec) du refuge sont : la paruline azurée (3 mâles l’an passé), le petit blongios (6 mâles en 2005), le viréo à gorge jaune, le grand-duc d’Amérique, la mésange bicolore et le troglodyte de Caroline.
Mai et juin sont les meilleurs mois de l’année pour observer les oiseaux. Les migrateurs sont de retour. Installé dans la cache, vous pourrez observer les canards branchus, canards colvert, râles de Virginie, martins-pêcheurs, moucherolles phébi, quiscales bronzés, sittelles à poitrine blanche, carouges à épaulettes. Pour ce qui est de ces derniers, vous découvrirez que le plumage du mâle (noir) est très différent de celui de la femelle (brun rayé). Dans la forêt, les oiseaux chantent beaucoup, et il devient plus facile de les voir. Même sans connaître leur chant spécifique, on peut les voir si on est persévérant. Il suffit de demeurer immobile et d’observer. Si l’oiseau est tout près, il se montrera. Les couleurs vives seront au rendez-vous, avec les tangaras écarlates, orioles de Baltimore, passerins indigo, parulines flamboyantes, cardinaux rouges, cardinaux à poitrine rose, pics maculés…
Plusieurs espèces d’oiseaux font leur nid au sol, il est donc conseillé de rester sur les sentiers pour ne pas détruire les nids.
Durant l’hiver, des mangeoires sont installées près de la cache. On peut alors facilement voir les mésanges à tête noire, sittelles à poitrine blanche, cardinaux rouges, bruants hudsoniens et geais bleus s’y alimenter. Bonne randonnée !