Ils sont cinq, ils sont jeunes, ils vont changer le monde et ils commencent à Frelighsburg. Les cinq stagiaires du projet Écostage de Katimavik travaillent à sensibiliser la population de notre région à l’amélioration de ses pratiques agroalimentaires, du rempotage de semis au traitement des matières résiduelles en passant par le geste de consommation responsable et équitable.
« Katimavik, explique Kristian Gareau, coordonnateur de projets pour l’organisme, offre aux jeunes des expériences de vie qui visent à leur donner des moyens de se responsabiliser et à provoquer des changements pour le mieux dans leur vie et autour d’eux. » Kristian est l’accompagnateur du quintette Katimavik à Frelighsburg.
Les Éco-stages invitent des jeunes de 18 à 35 ans à séjourner 3 mois dans une région du Québec. Là, pendant 30 heures par semaine environ, ils et elles vont participer à des projets en lien avec la biodiversité, l’agroalimentaire, l’énergie verte, l’eau, la gestion des rebuts ou l’aménagement urbain. Le tout reçoit du financement du Secrétariat à la jeunesse du Québec.
Au terme de l’exercice, les stagiaires sont en voie de devenir des leaders en environnement. Ils ont développé leur sens critique et ont vécu une expérience de démocratie en action.
Le meilleur outil pour y parvenir ? Se mettre les deux mains dans la pâte à pain jusqu’aux coudes. Les écostagiaires participent à toutes les phases d’un mandat : collecte et analyse des données, réalisation de rapports, développement d’outils de communication et de sensibilisation des populations, et animation d’activités publiques. On ne peut s’empêcher de penser que l’Écostage devrait être un prérequis obligatoire pour se lancer en politique…
Foire bio-paysanne équitable
Annie-Paule Jutras est en voie de devenir « peddleuse » de produits bio et équitables. « Mon projet consiste à participer à l’organisation d’une foire agricole de deux jours où on offrira des denrées agricoles de producteurs québécois, de la région autour de Frelighsburg autant que possible. Si on ne trouve pas certains produits bios et équitables tout près, on ira les chercher un peu plus loin. »
Tous les produits offerts à cette foire estivale seront absolument certifiés bios par le Conseil des appellations réservées du Québec (merci, Kristian), organisme qui travaille à s’assurer que le « bio » sur l’étiquette est authentique.
« Nous avons déjà contacté des producteurs qui ont accepté, reprend Annie-Paule. C’est le cas des miels d’Anicet, producteurs des Laurentides. On sera donc prêts pour la foire qui se tiendra les 16 et 17 août à Frelighsburg. Et il y aura des activités pour sensibiliser les enfants et leurs familles. » Ce qui n’empêchera pas de se sensibiliser les papilles.
Convergence de permaculture
Convergence de quoi ? Derrière cette appellation quelque peu absconse, une approche productive différente, qu’expliquent Michèle Provencher et Pierre Robichaud, écostagiaires. « On recrée des façons de cultiver ou de produire qui respectent certains principes éthiques élémentaires, explique Michèle. » « Trois principes, en fait, complète Pierre : prendre soin de la nature ; prendre soin de l’humain ; partager les surplus équitablement au lieu d’empiler les profits. »
La permaculture veut appliquer ces trois principes dès la conception d’une initiative agroalimentaire ou productive. On mise sur une approche collective et démocratique, sur des modes de production coopératifs et des outils financiers locaux et régionaux, sur le rendement pour la communauté au lieu du rendement pour les actionnaires etc. Si tout cela vous semble aussi étrange qu’attirant, ça tombe bien. Michèle et Pierre contribuent à organiser un événement de trois jours à Frelighsburg, du 18 au 20 juillet. Conférences, ateliers pratiques et visites sont au programme.
La vie de Factrie
Maryse Messier part tous les jours à la Factrie, le sourire aux lèvres. C’est que la Factrie de Dunham, contrairement à celle de Clémence, qui est la misère industrielle à son pire, est un lieu de création en même temps qu’un lieu de récupération de matières résiduelles. Ainsi, si votre pantalon file un mauvais coton, ce dernier peut se transformer en sac à main pratique et réjouissant à voir. « La Factrie et La Main dans le Sac sont un espace éco-créatif où on redonne vie à des matières textiles résiduelles, expose Maryse. Nous sommes prêtes à offrir des ateliers de formation aux personnes désireuses de s’y essayer. Nous couvrirons toutes les étapes du processus : réception des matières, classement et, finalement, création d’une seconde vie au tissu. » On prépare aussi des événements communautaires intergénérationnels pour cet été. En passant, si Anne-auxdoigts- de-fée ou Édouard-auxmains- d’argent se cherchent une activité écoresponsable, La Main dans le Sac est, pour sa part, en quête de couturiers/ères. Un petit scoop, en passant : La Factrie est en passe de devenir une coop de solidarité.
Coup de pouce au marché fermier
Miryam s’en va-t-au marché. Je parle de Miryam Saint-Pierre et du marché fermier de Frelighsburg, qui se tient tous les samedis matins durant l’été. Notre écostagiaire va prêter ses talents de communicatrice et d’organisatrice à l’effort visant à revitaliser le marché fermier de Frelighsburg.
« Nous cherchons à attirer davantage de monde au marché, dit Miryam. Nous aimerions qu’il soit un lieu où on apprend, où on se fait une culture, un savoir, de l’aliment. Nous préparons une série de sept ateliers, autant pour les enfants que pour les familles. Du rempotage de semis aux recettes culinaires, le marché devient une école agréable sur le manger bio. »
Et puis Miryam a aussi un scoop pour moi. Décidément, c’est mon jour. « Vous connaissez le marché de solidarité régionale de Cowansville ? On passe sa commande sur le Net et on va chercher les produits à la date indiquée. Les produits sont de très bonne qualité et issus de producteurs de la région. Jusque là, les membres devaient aller à Cowansville pour prendre livraison de leur commande. Dès juin 2014, il y aura un point de chute à Frelighsburg. » Chouette ! C’est que, n’est-ce pas, les experts ès papilles m’ont assuré que la truite, entre autres bonnes choses du marché de solidarité, était délicieuse. Tout de même, j’aurais jamais cru aller à Freligh pêcher la truite !