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- Affaires municipales -

Pour l’exercice 2010, un budget charnière

Guy Paquin

illustration : https://www.osbm.nc.gov

Taux d’imposition À la baisse

Dans son budget pour l’exercice 2010, le conseil municipal et le maire de Saint-Armand posent des jalons pour l’avenir. Sans présumer de ce que sera ce dernier, il est clair que certains gestes posés maintenant représentent les fondements d’autres projets à venir, encore à définir.

Prenons les 100 000 $ (5 %de la totalité des dépenses) précus au poste « achat de terrains ». C’est un secret de Polichinelle qu’il s’agit d’une somme réservée à l’acquisition définitive du stationnement situé devant le quai du secteur Philipsburg. Ce que confirme d’ailleurs Réal Pelletier en entrevue. Couplée à la réfection prévue du quai (pour 2011, selon le maire), cette acquisition annonce un intérêt renouvelé pour le secteur Philipsburg et on pourrait s’attendre à d’autres développements dans l’avenir, dans ce coin-là de Saint-Armand.

S’il y a augmentation des fonds pour les travaux de voirie (en hausse de 86 500 $) c’est que, rappelons-le, notre maire s’est engagé en campagne électorale à achever le pavage des routes et chemins du village. Des améliorations dans le tracé de certains chemins doivent aussi être faites. On nous pardonnera le vilain jeu de mots mais ce sont là encore des choses qui pavent la voie de l’avenir… De meilleurs chemins attirent de nouveaux résidents et fidélisent ceux déjà installés.

Montréal oui, Saint-Armand non

À Montréal, chacun le sait, les partis municipaux se chicanent sur le pourcentage exact du taux d’augmentation de la taxation. Tout ce beau monde s’accorde toutefois comme larrons en foire sur une chose : les Montréalais verront une augmentation de leurs taxes. Après les annonces qui précèdent, on pourrait croire que les Armandois vont eux aussi devoir passer à la caisse. Il n’en est rien. Au contraire, le taux d’imposition va passer de 0,71 $ à 0,62 $.

S’agit-il là d’une de ces astuces comptables familières à certaines municipalités ? On vous annonce que vos taxes sont à la baisse mais que dorénavant on exigera un « supplément pour l’aqueduc » ou « une contribution pour la voirie », façon décevante de faire revenir par la bande ce qu’on prétend avoir soustrait de votre facture.

« Ce taux à la baisse inclut tout et les payeurs de taxes ne recevront pas d’autres comptes. Il n’y a pas de frais cachés » assure Réal Pelletier. Mais par quel miracle comptable (miracle avouable, on le souhaite) parvient-on à paver tant de routes et à abaisser la facture de chacun ?

C’est qu’il y a des postes budgétaires aussi étonnants que lucratifs. Saviez-vous qu’au cours de 2010 Saint-Armand aura encaissé jusqu’à 300 000 $ (trois cents mille dollars) au chapitre des « redevances de carrières et sablières » ? Notre conseil s’est-il lancé dans l’exploitation de quelque mine de cailloux ? Non, bien sûr.

Mais une entente est intervenue avec les propriétaires de ces entreprises engageant ces derniers à compenser les municipalités pour les dommages causés aux voies publiques par le passage très fréquent de charges extrêmement lourdes. C’est le concept du briseur/payeur. Les municipalités situées plus près de l’épicentre du dégât routier reçoivent davantage, logiquement. Le tout a fait la matière d’une entente intercités au sein de la MRC Brome Missisquoi. Puisque nous sommes les hôtes de carrières, nous sommes la municipalité la plus avantagée de tout la MRC à ce chapitre. Serait-ce simple coïncidence que notre maire ait été un participant très actif au comité qui aboutit à ce règlement ?

Primes aux responsabilités

Dans notre numéro précédent, Réal Pelletier reconnaissait que les conseillers lui avaient exprimé le désir de s’impliquer davantage dans la gestion de la chose publique. Le budget exauce, reflète et concrétise ce souhait. Les conseillers s’impliquant dans quelques comités recevront un (modeste) surplus de compensation, histoire de maintenir leur motivation. La rémunération totale prévue est de 4 500 $ et une somme de 2 200 $ a été mise de côté pour les frais de dépenses de ces comités. Il existe 6 comités municipaux (urbanisme et zonage, loisir et culture, sécurité publique, communications, voirie municipale et hygiène du milieu) et chaque conseiller et conseillère est à bord d’au moins deux d’entre eux. Il existe en outre un comité intermunicipal gardant un œil vigilant sur les travaux prochains du prolongement de l’autoroute 35.

Revenons un instant sur le comité de communication qui, outre sa part de la rémunération totale supplémentaire mentionnée plus haut, se voit doté d’un budget à part de 7 000 $. Il s’agit de réaliser deux choses : d’une part, la mise à jour et à niveau du site web de la municipalité, ce qui ne peut se faire sans un minimum de rémunération au webmestre éventuel ; d’autre part la production annuelle d’une demi-douzaine de feuillets d’information destinés à nos boîtes aux lettres. Lisez-les attentivement car notre maire m’a confié que l’un d’entre eux nous convoquera à une importante assemblée publique. Je peux d’ores et déjà confirmer qu’il ne s’agit pas de la mise en candidature de Saint-Armand pour les Olympiques de 2038.

Pour finir, les immobilisations. Elles sont de taille. 288 000 $ pour éponger la dette à long terme (le plus gros poste de tout le budget) ; 75 000 $ pour l’acquisition d’un camion à incendie neuf (partagé avec Pike River) ; 65 000 $ pour agrandir le garage municipal (on pourra laver les véhicules à l’intérieur l’hiver) et bien sûr, 100 000 $ pour acquérir un certain terrain. Voilà pour les prévisions. Dès le prochain numéro, les réalisations.