Photo : Monique Dupuis
Fin septembre, près de 700 000 personnes descendaient dans les rues de la majorité des grandes villes de la planète pour manifester leur ras-le-bol face à l’inaction généralisée en matière de lutte contre les changements climatiques, alors que plus de 120 chefs d’États et de gouvernements se réunissaient à New-York à l’occasion du Sommet de l’ONU sur le Climat. Le constat est on ne peut plus clair et il est maintenant largement reconnu par la majorité des citoyens et des dirigeants du monde entier : le temps de l’inaction est révolu et le désespoir ne saurait tenir lieu de solution. Il faut maintenant retrousser nos manches et nous mettre à l’oeuvre car les scientifiques nous ont prévenus que les changements climatiques en cours viendront exacerber la détérioration de nos plans d’eau.
Nous avons vu, dans le dernier numéro, que la baie Missisquoi se porte très mal, que la stratégie thérapeutique appliquée depuis quelques années dans le but de la sauver d’une mort annoncée ne porte pas les fruits escomptés et qu’il faudra, par conséquent, faire plus… beaucoup plus… et le faire mieux… beaucoup mieux. Pour cela, il faut d’abord connaître les polluants responsables du piètre état de santé du principal plan d’eau de l’Armandie. Dans ce numéro, nous tâcherons d’identifier clairement ces polluants, en poursuivant notre dossier sur la qualité des eaux de la baie et des cours d’eau qui l’alimentent. Répétons-le, nous ne publions pas d’articles d’opinion dans ce dossier. Nous relatons plutôt des faits avérés qui s’appuient sur des données scientifiques indéniables.
Si nous avons une opinion, c’est la suivante : bien que le constat soit implacable quant à la gravité de la situation, nous sommes convaincus qu’il est encore possible d’agir pour sauver la mise et que nous allons le faire, ensemble, envers et contre tout. Il s’agit bel et bien d’une opinion et c’est clairement la nôtre. Nous croyons sincèrement qu’il est indispensable d’éviter que les citoyens, les dirigeants et les forces vives de ce territoire ne sombrent dans le déni de la réalité ou dans le désespoir menant au fatalisme et à l’inaction. À la fin du Sommet de l’ONU sur le Climat, Christiana Figueres, grande patronne de la Convention- Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques, déclarait : « Nous devons agir… nous pouvons le faire et nous allons le faire. »