Méthodologie
Les semences des plantes annuelles se récoltent chaque année, à la fin de la saison. Les bisannuelles mettent deux ans pour mûrir les leurs : il faut donc soit les laisser en terre durant l’hiver (poireau, panais, salsifis, etc.), soit les rentrer au caveau et les replanter au jardin le printemps suivant (oignon, carotte, betterave, chou, etc.). Enfin, les vivaces rustiques, qui restent dans le sol en permanence (asperge, fraise alpine, etc.), mettent quelques années avant de donner leurs premières semences ; par la suite, elles produisent généralement tous les ans.
Que la plante soit annuelle, bisannuelle ou vivace, les méthodes de récolte sont toujours les mêmes : sur les légumes dont on consomme le fruit frais (tomate, aubergine, piment, courge, concombre, etc.), on laisse ce dernier mûrir sur le plant plus longtemps que si on le récoltait pour la consommation mais avant qu’il ne pourrisse, puis on extrait les graines de la chair et on les fait sécher sur une toile moustiquaire ou du papier ciré.
Sur tous les autres légumes, le fruit, qui porte divers noms selon le type (gousse, capsule, achaine…), doit sécher entièrement sur le plant avant d’être récolté, ce qui se produit généralement à l’automne. On en extrait ensuite les semences, en brisant mécaniquement l’écorce avec les mains, un marteau, un rouleau à pâtisserie ou tout autre outil approprié, puis on les fait sécher.
Certaines plantes potagères ne se reproduisent pas par les semences mais de façon végétative, soit par bouturage ou division (estragon français) ou par multiplication des tubercules (pomme de terre, patate douce) ou des gousses (ail). Il est très important, si on veut perpétuer la variété, de ne planter que les sujets les plus sains car les maladies virales et bactériennes se transmettent facilement à ces organes végétatifs.
Viabilité et conservation des semences
Les semences de certaines espèces ne se conservent que très peu longtemps : il en va ainsi de celles du poireau et de l’oignon qui, au bout d’un an, ont perdu plus de 50 % de leur pouvoir de germination. D’autres, comme les courges, se conservent plusieurs années.
Mais quelle que soit l’espèce, vous augmenterez sensiblement leur viabilité en les conservant au réfrigérateur dans un récipient hermétique. Ajoutez un sachet de gel de silice, dont le pouvoir dessicatif a pour effet d’empêcher la formation d’humidité, meurtrière pour les semences. Vous en trouverez chez les fleuristes, qui s’en servent pour le séchage des fleurs.
En l’absence d’oxygène, de chaleur et d’humidité, les semences se conservent indéfiniment, comme le prouvent les expériences d’archéologues qui ont pu faire germer des grains qu’ils avaient découverts dans des tombeaux datant de un ou deux millénaires.
N’oubliez pas d’identifier vos variétés et de noter, au besoin, leurs principales caractéristiques. Et partagez vos semences avec d’autres jardiniers : menacé de disparition, le plus vieux métier du monde n’a jamais eu autant besoin d’entremetteu®ses !