Annonce
Annonce
- Élections municipales 2021 -

Lutte pour la mairie : les deux candidats s’expliquent

Dunham
Nathalia Guerrero Vélez et Pierre Lefrançois

Le 7 novembre, Pierre Janecek, maire sortant, et Léo Simoneau, conseiller sortant, se disputeront la mairie. Soulignons également que cinq des six sièges de conseillers sont convoités par des candidats écologistes : il s’agit d’Alice Boulet, pour le district des Prairies, de Jérémy Page, pour le district Lac Selby (élu sans opposition), de Jules Brunelle-Marineau, pour le district Nord-Ouest, de Maria Florencia Saravia, pour le district Sud, et de François Desaulniers, pour le district Nord-Est.

PIERRE JANECEK

Pierre Janecek

Originaire de Dunham, Pierre Janecek appartient à la troisième génération d’une famille de fermiers arrivée ici en 1945. Avant de s’impliquer en politique municipale, il a travaillé durant 25 ans à l’Union des producteurs agricoles (UPA). Il cumule 8 années d’expérience comme conseiller (2005 à 2013) et 8 autres comme maire. Il aspire à un troisième et dernier mandat à la mairie. « Après, explique-t-il, des plus jeunes prendront la relève avec de nouvelles idées. »

Ses priorités

Selon lui, la raréfaction de l’eau potable est l’enjeu le plus important auquel nous faisons présentement face. « Nous gaspillons beaucoup d’eau et nous devrons apprendre à modifier l’usage que nous en faisons. En plus de sensibiliser la population aux comportements qui permettent d’économiser l’eau potable, j’aimerais voir, avec le prochain conseil, si on peut constituer des réserves en prévision des prochaines sécheresses. » Il est d’avis qu’on doit agir rapidement, les changements climatiques en cours risquant de provoquer d’autres sécheresses et ce, dès l’an prochain.

La rareté de la main d’œuvre le préoccupe aussi. « Beaucoup de producteurs agricoles embauchent des étrangers, mais la pénurie de main-d’œuvre persiste. On a un projet pour favoriser l’implantation d’une offre d’hébergement de courte durée pour loger les travailleurs saisonniers. Je propose également un projet de développement immobilier résidentiel pour accueillir de nouvelles familles. Mais il faut éviter de trop densifier l’occupation du territoire. On souhaite que les nouvelles maisons aient des terrains assez grands pour qu’on puisse y planter des arbres et assurer une bonne biodiversité. Faudrait pas tout arracher, comme en certains endroits à Cowansville où il n’y a que de l’asphalte. Dunham est une grande campagne et on veut la garder comme ça. »

Il est également conscient que l’école primaire est actuellement à pleine capacité, plusieurs enfants de Dunham devant aller dans des écoles situées à l’extérieur de la ville. « À moyen terme, il faudra trouver une solution. C’est pourquoi je propose d’agrandir notre école et de créer, en plus, un centre de la petite enfance (CPE) afin de mieux servir les familles. J’aimerais aussi implanter un parcours pour planches-à-roulettes derrière l’hôtel de ville. »

Parmi ses autres priorités, citons l’amélioration de la voirie et le développement d’un tourisme qu’il souhaite respectueux de la population.

Que pense-t-il de l’arrivée de conseillers écologistes ?

« Si je suis là, on va apprendre à travailler ensemble. Ils vont comprendre à un moment donné qu’il faut être réaliste. Il va falloir trouver de l’argent pour faire des actions, mais il faut trouver un équilibre en tenant compte de nos moyens et de ce que pensent les citoyens. Quand nous avons mis en place le ramassage des bacs (ordures, recyclage, matières organiques), cela a pris deux ans pour que les gens comprennent et s’habituent à les utiliser. Je privilégie les petits pas ; je ne voudrais pas nous lancer dans de grands projets qu’on ne pourrait pas mener à terme. »

Envisage-t-il des collaborations intermunicipales ?

« Nous le faisons déjà pour le service d’incendies avec Frelighsburg et nous entendons intensifier cette collaboration. On a demandé une subvention pour construire une nouvelle caserne à Dunham car l’actuelle est désuète. L’idée, c’est d’avoir une caserne principale ici et une caserne satellite à Frelighsburg. On va continuer de travailler ensemble. En plus des poubelles de Dunham, on ramasse celles de Frelighsburg, Abbercorn et East-Farnham. Cela nous aide à payer notre camion. J’aimerais aussi travailler en équipe avec Frelighsburg pour l’entretien de la voirie et partager avec eux les services d’inspection et d’urbanisme.

LÉO SIMONEAU

Léo Simoneau

Originaire de Cowansville, Léo Simoneau a habité Montréal une vingtaine d’années, travaillant alors comme vendeur d’équipements médicaux et scientifiques. En 1990, il s’installait à Dunham et fondait une entreprise de vêtements de protection. Il a ensuite fait dans le camionnage, pour terminer comme conducteur d’autobus scolaire. Il a pris sa retraite il y a un an.

En 2013, année où Pierre Janecek accédait à la mairie, il posait sa candidature au siège de conseiller municipal de son district. Battu par une voix, il a finalement pu siéger au conseil suite à la démission du conseiller en poste. Depuis son arrivée au conseil municipal, il s’est trouvé au cœur de plusieurs controverses liées, notamment, au mauvais état des routes, à l’installation du Vignoble du Ruisseau près de chez-lui, au déménagement du poste de la Sûreté du Québec et, plus récemment, au projet de Beergarden de la Brasserie Dunham.

Il critique vivement ce qu’il qualifie de « mauvaise gestion historique » de la ville. « Ça fait des années que la gestion est mauvaise et que la voirie est l’enfer, s’indigne-t-il. On s’est endettés de 300 000 $ en raison de la mauvaise gestion et, en conséquence, les taxes ont augmenté. Pendant ce temps, les chemins continuent de se détériorer et les autres services de base sont négligés. L’administration actuelle semble plus intéressée aux activités de loisirs et au tourisme qu’aux services de base à la population. »

Sa vision du développement

Il se dit en désaccord avec le projet d’attirer de jeunes familles à Dunham. « Il n’y a pas tant d’emplois ici qui procurent les salaires nécessaires à l’installation d’une famille. Ces gens-là vont devoir aller travailler à Granby, à Montréal ou ailleurs. Ce n’est pas raisonnable parce qu’actuellement, il faut limiter les déplacements, pas les augmenter ! Il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre. De la même manière, je ne crois pas qu’il faille densifier la population et augmenter les quantités d’espaces asphaltés et bétonnés. Je ne crois pas, non plus, que ce soit une bonne idée de promouvoir le tourisme. Tout ce qu’on dépense pour le tourisme, on ne le dépense pas pour les services à la population existante. »

Que pense-t-il de l’arrivée de conseillers écologistes ?

« Je veux entendre les idées de ces nouveaux conseillers. Je vais cependant leur expliquer les limites et les règles de base de la gestion municipale. Il faut les encadrer et les aider parce qu’ils sont appelés à nous remplacer un jour. »

Envisage-t-il des collaborations intermunicipales ?

« Je suis tout à fait d’accord avec l’initiative de joindre nos équipes de pompiers avec Frelighsburg et de travailler conjointement. Je pense qu’il faut faire de même pour la voirie, les équipements, le déneigement. Il faut intensifier la collaboration. »