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Los nuevos armandos

Les humeurs d’Armand
Armand de Saint-Armand

Imaginez-vous dans la peau d’un raton laveur, d’un chat sauvage ? Si le cœur vous en dit, devenez Rocky, ce raton laveur étiqueté aux U.S.A. et capturé à Saint-Armand. Un voyage de 44 km en un mois et certainement pas en ligne droite.

Une consultation rapide de nos archives musicales nous indique deux entrées. La première pointe sur les Beatles, album blanc ou éponyme, qui nous raconte l’histoire de Rocky Racoon, qui se passe dans les collines du Dakota, qui ressemblent étrangement à celles de Saint-Armand. Le pauvre Rocky se fait doublement flouer, d’abord par sa copine qui lui fait pousser des cornes de cocu et aussi par son rival qui l’évince avec dextérité. Ce pastiche du traditionnel Frankie and Johnnie et du Hey Joe de Jimi Hendrix souhaite la bienvenue au drame sans drame, une inoculation sans tragédie contre la rage.

Il y a aussi Marjolaine Morin, dite Marjo, qui nous entretient des chats sauvages (expression populaire pour désigner le raton laveur). Pour elle, chat sauvage rime avec cœur volage qui aime jaser d’amour et de liberté. Une sorte de salut au « vivre et laisser vivre. »

La nature nous a habitué à ses excès : parfois la pénurie, parfois l’abondance. L’adaptation à son habitat est pour certains une situation de survie et pour d’autres une voie de pacha. Ceux qui ont tout sont souvent victimes de surenchère car ils désirent l’impossible.

Tous doivent transiter par des cages temporaires : que ce soit une cellule de prison, une chambre d’hôpital ou un corps humain. L’important demeure d’être inoculé contre la rage et d’avoir confiance afin de pouvoir rectifier notre tir sur la cible de nos désirs et de nos réalités.

Nous aimerions souligner en passant la sortie du nouveau disque compact des White Stripes, duo américain marié en 1996 et divorcé en 2000, qui continue à produire en toute amitié. Jack et Meg s’inspirent des conflits journaliers, les petits comme les grands. C’est comme pour se faire plaisir à soi-même ou à l’autre, comme la lutte entre le bien et le mal. Être déchiré et l’exprimer afin de conjurer une vibration positive. Icky Thump (mot du patois britannique signalant une surprise) contient une chanson, comme titre de l’album, qui porte sur l’immigration en Amérique du Nord et aussi le titre Conquest, vieux succès de Patti Page repris avec un accent sur la trompette mariachi. Un disque de rock et de blues avec des teintes de country : un clin d’œil aux inconditionnels de Led Zeppelin.

Finalement, pour les cœurs volages qui aiment le voyage, nous vous présentons une trame musicale qui vous transporte dans le cosmos, un genre d’invitation au voyage dans le temps et dans l’espace :

(1971) Le mur du son, de Robert Charlebois, pour chanter à l’unisson car, face à la vie, nous sommes tous des nuevos armandos.

(1969) Space Oddity, de David Bowie, coup de chapeau au 2001 de Stanley Kubrick.

(1977) Jet Airliner, de Steve Miller, tiré de son Book of Dreams.

(1973) Brain Damage, de Pink Floyd, pour converser avec le lunatique (Syd Barrett) du Dark Side of the Moon.

(1970-1980) Lanky, de Syd Barrett : la réponse du lunatique.

(1971) Master of the Universe, de Hawkwind, l’envolée vers l’inconnu.

(2001) Gathering Storm, de Godspeed You Black Emperor !, un groupe montréalais particulièrement doué pour les transes spatiales.

(1999) Gardenia, de Kyuss : Josh Homme vous donne rendez-vous dans la vallée du ciel…

(2002) Cosmic Letdown, par The Warlocks : résurrection du Velvet Underground et des Sisters of Mercy.

(1973) Für Immer (Pour toujours), par Neu !, sans oublier Faust, Tangerine Dream et Can, pour saluer la musique cosmique allemande.

(2007) In the Hollow, par les Queens of the Stone Age : Josh Homme s’immisce entre Cream et Led Zeppelin.

(2007) Ring for Endless Travel, par David Torn, où le guitariste jazz s’associe à la machine électronique pour poursuivre l’exploration spatiale de Sun Ra avec ses divers ensembles musicaux.

N.B. : Pour les aventuriers du son, nous aimerions ajouter le disque Anonymous, par le groupe Tomahawk, où le meneur du groupe Faith No More, Mike Patton, conjugue métal, nouvel âge et chants amérindiens ancestraux… Surprise et délice…