Photo : http://hu.tubgit.com
En août dernier, alors que ma tendre moitié et moi nous nous prélassions d’un repos bien mérité sur une plage cubaine, il m’est venu une anecdote pendant que je regardais l’incessant va-et-vient des vagues sur le rivage. L’histoire m’a été racontée par un collègue de travail qui vit en Gaspésie juste en face de la baie des Chaleurs. Un jour, une dame de Montréal réalisa son rêve, celui de s’acheter une belle petite maison sur la grève et de quitter définitivement les bruits urbains envahissants pour le clapotis plus mélodieux des vagues. Au début, tout allait bien pour cette nouvelle venue, qui profitait enfin des longues marches sur la côte, du bruit mélodieux des vagues qui venaient presque jusqu’au pied de sa véranda. Comme on dit, elle s’acclimatait bien dans son nouvel environnement, toute contente de profiter enfin de la mer. Les premières grandes marées l’ont toutefois un peu effrayée, le bruit des vagues se fracassant avec force, si près de la maison. Et ce bruit qui n’arrêtait jamais, nuit et jour. Le premier été, la dame dormait à l’étage, la fenêtre grande ouverte, ses nuits bercées par les vagues. Par la suite, la fenêtre est restée close, même durant les trop rares canicules gaspésiennes. Aujourd’hui, la dame est partie, elle a vendu son rêve, incapable de supporter le bruit des vagues.
Sommes-nous donc irrémédiablement liés, voire ligotés à nos racines ?
Au-delà de la beauté des Caraïbes, j’avais la terrible impression qu’effectivement je ne pourrais vivre éternellement sur un bord de mer, aussi paradisiaque soit-il.
Il fallait bien revenir un jour, et la réalité m’est vite rentrée dedans au retour du travail dans les sables bitumineux qui, comme on le sait sont loin d’être blancs. Depuis, il m’arrive de fermer les yeux le temps de me remémorer le bruit des vagues.
S’il y a un sujet qui fera des vagues dans la région, c’est certes le gaz de schiste. Il ne serait pas surprenant d’en avoir ici dans notre cour. Après la difficile période éolienne dans le comté, le gaz de schiste va-t-il devenir un tsunami qui divisera encore la communauté ? Espérons que non.
Autre possibilité de vague politique, la commission Bastarache qui nous fournit une image peu reluisante du copinage entre les élus, le pouvoir, le parti, les juges, le chef, l’argent… Pas trop joli, tout ça. Après, la classe politique s’étonne du cynisme de la population… Franchement, ils nous prennent déjà assez pour des valises. Espèrent-ils qu’on ne fasse pas de vagues ?
Quoiqu’il en soit, je persiste à croire que les vagues vont continuer à déferler sur les continents et à gruger les pauvres terres que nous aurons laissées derrière nous, tout ça en fin de compte pour la sacro-sainte croissance économique.