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Les petites municipalités sont-­elles mal desservies par la MRC ?

Pierre Lefrançois

 

À la table des maires de la MRC de Brome-Missisquoi, où se décident nombre de choses qui ont un impact direct sur la réalité locale, Cowansville détient 8 voix, Farnham 5, Lac-Brome 3, Sutton et Dunham 2, tandis que chacune des 16 autres municipalités ne dispose que d’une seule voix au chapitre. C’est dire que, à elles seules, 4 des 20 municipalités de la MRC peuvent constituer une majorité contre les 16 autres.

Selon monsieur Michel Pelletier, maire de Notre-Dame-de-Stanbridge, cette répartition des votes défavorise les petites municipalités rurales, ce qui expliquerait « les énormes disparités entre les quotes-parts versées à la MRC cette année par chacune des municipalités ». Il s’interroge même sur la pertinence d’une structure telle que la MRC. Il estime que le système actuel de gouvernance régionale « dévitalise les petites municipalités rurales ».

Réagissant à ces propos, monsieur Arthur Fauteux, maire de Cowansville et préfet de la MRC, a déclaré : « Le système de quotes-parts de la MRC de Brome-Missisquoi n’est pas parfait, mais pas au point de pénaliser les petites municipalités. » Il estime que les chiffres du maire de Notre-Dame-de-Stanbridge faussent la réalité au prétexte que ce dernier aurait retranché certains des coûts, notamment ceux qui concernent l’évaluation foncière.

Michel Pelletier précise que les coûts qu’il a retranchés l’ont été pour toutes les municipalités, du fait qu’elles ont trait à des dépenses encourues par la MRC mais dont toutes les administrations municipales ne profitent pas pour diverses raisons. Il affirme n’avoir fondé ses calculs que sur les services réellement communs et que les disparités dont il parle sont donc bien réelles. Selon ses données, par exemple, la quote-part de Saint-Armand à la MRC s’élèverait à 33,46 $ par résidant cette année, comparativement à 14,44 $ pour Farnham et 14,82 $ pour Cowansville.

Y aurait-il un problème d’équité en matière de gouvernance locale ? Nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur ce sujet puisqu’ on nous annonce des États généraux du Québec des régions en 2009. Claude Béland, qui avait présidé les États généraux sur la Réforme des institutions démocratiques en 2003, a accepté de présider cette nouvelle mobilisation citoyenne pour la démocratie territoriale.

En attendant, début mars, la municipalité de Notre-Dame-de-Stanbridge conviait ses citoyens à un remue-méninge collectif visant à doter le village d’une politique familiale. Une cinquantaine de résidants y ont participé avec enthousiasme. Il a notamment été question d’attirer de nouvelles familles et de revitaliser l’école primaire, de mieux protéger l’environnement et d’organiser des activités culturelles et de loisir. « On a maintenant une belle liste d’épicerie>>, de dire monsieur le maire, qui est ravi de la participation des citoyens.