Les microorganismes efficaces ont pour effet formidable de transformer n’importe quel type de sol, y compris les terres désertiques, en bonne terre arable capable de produire des rendements supérieurs à ceux que nous connaissons actuellement, sans faire usage de pesticides, de produits chimiques ou de fertilisants artificiels.
Pour expliquer comment fonctionnent ces microorganismes, il faut d’abord avoir à l’esprit les deux forces dynamiques et opposées qui existent dans la nature, que l’on pourrait qualifier de forces de régénération et de forces de dégénérescence. Les forces de régénération sont celles qui donnent à toutes choses vie et vitalité, synonymes de bonne santé. Ce sont des forces productives, bénéfiques et vitales. Au contraire, les forces de dégénérescence sont la dynamique de destruction, qui entraîne la pourriture et la décomposition, la pollution, la contamination et la maladie, et enfin, la mort. Des recherches ont montré que ces deux forces si importantes étaient toutes les deux gouvernées par certaines des formes de vie les plus minuscules que nous connaissions, si minuscules qu’on ne peut pas les voir à l’œil nu. La maîtrise de la régénération et de la dégénérescence repose sur ces minuscules créatures connues collectivement sous le nom de micro-organismes.
L’étude du sol est un bon moyen de savoir lesquelles de ces forces l’emportent. Par exemple, les plantes présentes dans un sol où prédominent les microorganismes de type régénérateur ou anabiotique poussent très bien sans produits chimiques, pesticides ou fertilisants artificiels. C’est le contraire dans un sol où se multiplient les microorganismes dégénératifs ou pathogènes.
Les ME sont en fait des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, etc.) qui agissent en combinaison. Ils prolifèrent et finissent rapidement par fournir tout ce dont les plantes et les animaux ont besoin : acides aminés, acides organiques, vitamines, etc.
Plusieurs pays commencent tranquillement à faire usage des ME, en Amérique (surtout au Brésil), en Europe et en Asie. Aux États-Unis, au Canada et dans plusieurs pays d’Europe, des recherches et applications pratiques ont été entreprises, dont les résultats sont extrêmement prometteurs.
Mes ces ME ne sont pas utiles qu’en agriculture où ils pourront peut-être un jour aider à lutter contre la désertification et permettre de nourrir la planète, ils peuvent aussi jouer un rôle important dans la dépollution des sols et de l’eau, et en santé humaine.
L’idée géniale du chercheur japonais, Teruo Higa, qui a mis au point ce cocktail bénéfique pour l’avenir de la planète et de ses habitants a été de faire coexister différents types de microorganismes. On croyait par exemple que si on mélangeait des microorganismes aérobies avec des microorganismes anaérobies, les uns détruiraient les autres. Mais ce n’est pas le cas. Au contraire, l’action des uns renforce l’action des autres, d’où l’intérêt de cette technique.
On peut utiliser les ME pour recycler les ordures ménagères, même le plastique, pour conserver les fruits et les légumes, nettoyer les tuyaux et fosses sceptiques. On peut même en mettre dans la lessive pour donner plus longue vie à nos vêtements de coton. Leurs applications sont innombrables.
Un de leurs principaux avantages est aussi de ne pas coûter cher et d’être donc applicables à l’échelle de la planète, même dans les pays pauvres.
À l’heure actuelle, les effets bénéfiques des ME dans le domaine de la santé sont à l’étude. Et les premiers résultats semblent très prometteurs, en particulier dans le domaine du cancer, des allergies et autres maladies causées par l’environnement, en raison de leurs qualités anti-oxydantes.
Les ME pourraient aider à régler les quatre grands problèmes actuels de l’humanité : la famine, la dégradation de l’environnement, les maladies auto-immunes et les sources d’énergie. Ainsi, les ME entrent dans la catégorie des technologies qu’on appelle maintenant « technologies authentiques », qui font du bien et non du mal à la planète et qui ne sont pas basées sur la concurrence commerciale parce qu’elles appartiennent à tous et non à une entreprise en particulier.
Saint-Armand, son agriculture, sa baie et ses rivières, pourraient énormément bénéficier de cette « technologie authentique ». Nous lançons un appel aux organismes de protection de l’environnement à tous les niveaux pour qu’ils prennent la balle au vol et suivent cette piste si prometteuse.
Cet article est basé sur An Earth Saving Revolution, de Teruo Higa, Tokyo, Sunmark Publishing Inc., 1996