Certains morceaux de musique nous hantent à notre insu. En effet, alors que nous participions récemment à une expérience tribale sur le site archéologique de Teotihuacan, à 50 km au nord de la ville de Mexico, il nous fut suggéré de penser à une pièce musicale qui nous comblait, qui nous rendait heureux, une musique super évocatrice.
Strawbeny Fields Forever des Beatles s’insinua, car ce morceau représente à la fois la réalité sensorielle, la réalité virtuelle, le quotidien et l’imaginaire. Mais en le fredonnant, il nous a semblé que son potentiel émotionnel n’atteignait pas le niveau désiré.
C’est alors que Come prima se mit à jouer sur notre juke-box intérieur. Merveilleux moment où le cœur baigne dans une joie mémorable.
Nous étions certains de retrouver le morceau dans notre discothèque dès notre retour. Quelle ne fut pas notre stupéfaction de trouver Volare, succès international, et O congaceiro de Domenico Modugno, chanteur italien populaire à la fin des années 50 et au début des années 60, mais pas de Come prima.
Une consultation d’Internet nous informa que la version la plus populaire en Italie était celle de Tony Dalara, chanson gagnante au festival de San Remo en 1958. Rien sur la version de Modugno populaire en Amérique du Nord au début des années 60, sauf une mention sur une compilation secondaire.
Nous avons trouvé la version Dalara chez un disquaire italien de la rue Jean-Talon à Montréal, tandis que celle de Modugno, d’abord introuvable à la Messagerie Musicali, le plus grand magasin de disque de Rome, nous récompensa lors de notre visite chez un disquaire secondaire sur la Via del Corso, à quelques rues de la Messagerie Musicali …
Voilà deux versions différentes qui nous permettent de ressentir des souvenirs mais qui nous font ouvrir les yeux et les oreilles comme si c’était la première fois. Se laisser envahir et pénétrer par ce moment magique : « Come prima, più di prima, t’amero per la vita, la mia vita, ti daro. »