L’hirondelle bicolore (Photo : Jean-Guy Papineau)
Présentes sur tous les continents, ces petits bijoux de la voltige fascinent bien des gens, tant par leur agilité que par leur façon de faire leur nid. Il y a 75 espèces d’hirondelles dans le monde, dont 6 présentes au Québec et une qui y vient exceptionnellement.
Tout le monde connaît déjà l’hirondelle rustique, autrefois appelée « hirondelle des granges ». Elle construit son nid sous les ponts, les corniches des maisons et des granges, ou carrément à l’intérieur de celles-ci ainsi que dans les garages. Cette hirondelle à la queue largement fourchue, au ventre orangé et au dos bleu nous arrive d’Amérique du Sud vers la mi-avril. C’est la plus bavarde de nos hirondelles, perchée sur les fils électriques, elle ne cesse de jacasser.
La construction du nid prend environ 7 jours. Il a la forme d’une coupe et est composé de boue et d’herbe séchée que la femelle tapisse ensuite de plumes. L’incubation dure environ 14 jours, comme c’est le cas pour la majorité des passereaux. Les jeunes quitteront le nid 20 jours après l’éclosion des œufs.
Son alimentation est composée principalement de diptères (mouches, moustiques, taons … ). La migration débute vers la mi-août. La population est en baisse, surtout dans les prairies et dans l’Ouest ; au Canada, elle est considérée comme une espèce préoccupante. On la retrouve également en Europe, en Afrique et en Asie.
L’hirondelle bicolore est une autre hirondelle commune dans notre région. C’est la première arrivée au Québec ; autour du 15 mars, elle sillonne déjà nos cours d’eau puisqu’elle n’hiverne pas très loin au sud, soit le long de la côte américaine, entre la Virginie et la Floride. Elle est facile à reconnaître : le dos est bleu verdâtre, plus verdâtre chez la femelle, et le ventre blanc. Cette hirondelle niche dans les cavités, par exemple un trou dans un arbre mort, ou dans un nichoir approprié. Le nid est composé essentiellement d’herbes sèches et de brindilles. Comme l’hirondelle rustique, elle tapisse le nid de plumes qu’elle trouve dans son entourage ; elle aime bien les plumes de poule. L’incubation et la durée du séjour des jeunes au nid sont similaires à ceux de l’hirondelle rustique et de l’hirondelle à front blanc. Son alimentation est constituée d’insectes, mais, lorsqu’ils se font rares, elle se nourrit aussi de baies. La migration automnale a lieu entre la mi-septembre et la mi-octobre. Vous pourrez attirer un couple chez vous en installant un nichoir sur votre terrain, à la condition qu’il ne soit pas trop boisé. Vous trouverez l’information pertinente sur Internet.
L’hirondelle à front blanc nous arrive vers la fin d’avril d’Amérique du Sud, où elle passe l’hiver. Comme son nom l’indique, son front est blanc. On la distingue facilement de l’hirondelle rustique par son croupion de couleur chamois et sa queue carrée. Ces hirondelles sont grégaires durant la période de nidification : les nids sont collés les uns aux autres sous un pont, sous une corniche d’église ou de grange. Fait de boue, le nid ressemble à celui de l’hirondelle rustique, mais l’ouverture est en forme de tube, semblable à une gourde.
Contrairement à l’hirondelle rustique, la femelle commence à pondre avant que le nid ne soit terminé. Les nids sont parfois réutilisés s’ils sont en bon état, mais pas plus de deux années consécutives. Cette hirondelle chasse en groupe et se nourrit surtout de mouches, de guêpes et d’abeilles. Elle nous quitte aussi vers la fin du mois de septembre.
À l’automne, les hirondelles se rassemblent sur les fils électriques, où l’on peut parfois en voir des milliers. Elles se préparent pour la migration. À ce moment, on peut voir plusieurs espèces en même temps. On peut aussi voir en quoi les adultes se différencient des jeunes. C’est très intéressant d’observer leur comportement et la manière dont elles interagissent.
Les trois autres espèces d’hirondelles ne sont pas très communes, mais elles sont tout de même présentes dans la région. Il s’agit de l’hirondelle à ailes hérissées, de l’hirondelle de rivage et de l’hirondelle noire, la plus grosse de toutes. Une autre hirondelle vient nous visiter mais très rarement, c’est l’hirondelle à front brun. Elle vit au Texas, mais l’automne venu, certains individus remontent vers le nord.