Une Armandoise de 61 ans au marathon de l’Everest !
Par : Mathieu Voghel-Robert
En novembre prochain, la marathonienne chevronnée Louise Voghel de Saint-Armand réalisera à l’occasion de son 61e anniversaire le marathon de l’Everest. Considéré comme le plus haut du monde, ce parcours exceptionnel est l’occasion de dépassement sportif, personnel, mais aussi humain.
Chaque année, les contreforts de l’Everest sont envahis de milliers d’aventuriers et d’opportunistes qui mobilisent des sommes astronomiques afin de réaliser des exploits personnels. Malheureusement, cet achalandage touristique ne se traduit pas par une amélioration des conditions de vie de la population locale, qui ne profite pas des retombées.
Plus qu’un engagement sportif, un rêve de dépassement spirituel, un appel de la montagne, un fantasme de retraite, ce marathon est un moyen de sensibilisation au sort des populations locales. Chacun des participants s’engage à promouvoir le message et la cause de l’Everest Marathon Fund. Ils seront au Népal durant trois semaines afin de s’adapter à l’altitude, mais également pour rencontrer et partager avec les Népalais.
Louise Voghel a consacré sa carrière à l’enseignement de l’éducation physique au primaire, à l’école Saint-Romuald de Farnham. Elle s’est toujours énormément investie dans la promotion de bonnes habitudes par la pratique du sport et une saine alimentation. Avec son école, elle a longtemps participé à Sautons en cœur au profit de la Fondation des maladies du cœur. Elle a fortement marqué plusieurs générations d’écoliers en les initiant à la jonglerie, l’athlétisme et les sorties à la montagne. Elle a été la professeure d’éducation physique idéale, celle qui inspire et enseigne par la motivation et l’exemple.
Riche de cette expérience au Népal, elle prévoit, au retour, poursuivre sa mission d’enseignement en allant, un peu partout, échanger au sujet de ce périple pour véhiculer les mêmes valeurs de dépassement, de partage et d’entraide.
Au plan sportif, Louise court depuis l’âge de 20 ans. Ralentie quelque temps par l’arrivée de ses quatre enfants, elle a repris un entraînement plus soutenu à l’aube de la quarantaine. Depuis, elle enchaîne près de quatre marathons par an et termine parmi les premières de sa catégorie d’âge à tous les coups. Paris, Boston, Philadelphie, Niagara Falls, Québec, New York et, maintenant, l’Everest. Plusieurs coureurs de la dernière mode, bien que beaucoup plus jeunes qu’elle, lui envient d’ailleurs ses temps, qui, quoiqu’ils ne soient jamais assez rapides à son goût, oscillent encore autour des 3 h 15.
L’Everest Marathon Fund
Le marathon de l’Everest est une course caritative qui a lieu aux deux ans depuis 1987. C’est le principal moyen de mobiliser l’opinion publique sur la mission de l’Everest Marathon Fund et ainsi amasser des fonds pour divers organismes communautaires népalais.
Le Népal est parmi les pays les plus pauvres du monde et, à ce chapitre, occupe le deuxième rang en Asie du Sud. Soixante-dix pour cent du territoire est couvert de montagnes escarpées, ne laissant que trente pour cent des terres pour la culture et les pâturages. Le pays est pratiquement dénué de routes et les travaux agricoles sont réalisés à sueur humaine et animale.
Pas moins de 25 % des Népalais vivent sous le seuil international de la pauvreté qui est de 1,25 $ par jour. Près du tiers de la population rurale gagne moins de 168 $ par année ; 15 % des gens sont considérés comme sous-alimentés et plus de 40 % des enfants montrent des carences nutritionnelles. De nombreuses régions sont dépourvues de services essentiels : eau potable, éducation, services médicaux. Le taux d’alphabétisation atteint 75 % chez les hommes, mais seulement 57 % chez les femmes. La mortalité infantile atteint 40 pour mille (au Canada, c’est environ 5 pour mille). Le conflit des années 1990 et du début 2000 entre la guérilla maoïste et le pouvoir monarchique a largement contribué aux difficultés des populations les plus vulnérables.
Le fonds ne réalise pas de projet, mais finance plusieurs ONG locales qui intègrent la population à leurs activités. Ils consacrent donc très peu de frais à l’administration. Il finance les ONG suivantes : Britain-Nepal Medical Trust, Nepal School Projects, Namche Bazaar Dental Clinic, Nepal Leprosy Trust, International Nepal Fellowship, Community Action Nepal, Help Nepal.
Afin de réaliser les engagements pris au moment de sa sélection, Louise Voghel a mis en place une campagne de socio-financement dont l’objectif est de 2000 $. Elle compte également, à son retour du Népal, réaliser une tournée des écoles de la région afin de témoigner de son expérience, mais aussi de sensibiliser le plus de gens possible au sort des populations népalaises.