Par : Pierre Lefrançois
Malgré les vents d’austérité (ou de rigueur budgétaire, si l’on préfère) qui soufflent présentement sur les structures régionales du Québec, les autorités de la Municipalité régionale de comté de Brome-Missisquoi sont résolues à garder le cap sur le développement territorial.
Plus de 220 personnes étaient réunies à la place Excelsior de Bedford, mardi le 24 mars, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle du Centre local de développement (CLD) de Brome-Missisquoi. « Nous sommes très impressionnés de la mobilisation du milieu, cela témoigne du dynamisme économique de notre région et de l’excellence du CLD » a souligné madame Pauline Quinlan, présidente du CLD et mairesse de Bromont.
Au cours de la dernière année, ce sont quelque 684 entreprises et organismes qui ont bénéficié des services et de l’accompagnement du CLD dans la réalisation de leurs projets, lesquels ont contribué à la création de 116 emplois et à la consolidation de 597 autres, soit un total de 713 emplois. Ces actions ont contribué à maintenir le nombre d’emplois industriels et touristiques dans la région, qui est de 14 751. En ce qui concerne les fonds gérés par le CLD pour le financement de projets structurants, c’est un montant de 1,4 M$ qui aura été injecté pour servir de levier à 131 entreprises et organismes. Ces projets auront généré des investissements de l’ordre de 6,9 M$.
Le CLD a également poursuivi ses efforts pour promouvoir le tourisme, qui est un moteur économique important pour la région. Parmi ses réalisations, notons la refonte des sites web pour le tourisme (tourismebrome-missisquoi.ca) et La Route des vins (laroutedesvins.ca) ainsi que la création d’un nouveau portail culturel (carrementculture.ca) découlant de l’entente de développement culturel avec le Ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ).
L’austérité menace-t-elle notre CLD ?
L’automne dernier, alors que le gouvernement de la province préparait un budget sous le signe de « la rigueur », il a été demandé aux instances régionales de remettre en cause des structures de concertation telles que les Conférences régionales des Élus (CRÉ) et les CLD. Du même souffle, on signait l’arrêt de mort de la coalition Solidarité rurale du Québec, l’avenir de la Politique québécoise de la Ruralité devenait incertain et l’existence même du Pacte rural qui en découle était remise en question.
La rédaction a donc décidé d’aller voir ce qu’il en était du côté de la Municipalité régionale de comté (MRC) de Brome-Missisquoi. Ce que nous avons vu et entendu est plutôt rassurant.
« Le CLD a connu à la toute fin de l’année 2014 une réorganisation de sa structure administrative, laquelle découle d’une réforme gouvernementale », explique la présidente Pauline Quinlan. Malgré cette réorganisation, le CLD maintient son offre de services en matière de développement économique pour la région. C’est que, voyez-vous, le conseil d’administration de l’organisme comprend, outre sa présidente, quelques autres défenseurs farouches du développement local, notamment Yves Lévesque, vice-président du CLD et maire de Bedford, et Arthur Fauteux, trésorier du CLD, maire de Cowansville et Préfet de la MRC de Brome-Missisquoi, pour ne nommer qu’eux. Par ailleurs, suite à la récente réorganisation de sa structure administrative, le nouveau directeur général du CLD est nul autre que Robert Desmarais, qui est également depuis longtemps directeur général de la MRC. Selon Tania Szymanski, qui gère le Pacte rural pour notre région à la MRC, « on ignore encore si Québec maintiendra le programme de financement appelé Parte rural, mais les autorités de la MRC et du CLD ont clairement décidé de maintenir un fonds substantiel de développement rural. Dans le pire des cas, cela pourrait simplement s’appeler autrement ».
Aider les municipalités à se développer
Bien conscients des difficultés auxquelles les municipalités rurales font face sur les plans démographique et économique, les dirigeants de la MRC et du CLD incitent, depuis quelques années, les administrations municipales à se doter d’un plan stratégique de développement. On demande ainsi à chaque conseil municipal d’imaginer ce que devrait être leur municipalité dans dix ans et d’identifier les stratégies à adopter pour y parvenir. Il leur est demandé de procéder à cet exercice en étroite consultation avec leur population et les forces vives qui œuvrent sur leur territoire (entreprises, organismes, institutions, etc.). Et il est fortement suggéré que cet exercice soit fait dans une optique de développement durable. Le CLD offre du soutien financier, logistique et consultatif aux municipalités qui veulent bien entreprendre une telle démarche, en mettant à leur disposition, des fonds (10 000 $ par municipalité), des outils (documentation, guides) et des consultants (personnel du CLD pour accompagner les élus et les citoyens) pour les aider à élaborer et à mettre en place leur plan stratégique de développement. À relativement brève échéance, les municipalités devront s’être dotées d’un tel plan pour avoir accès au fond de développement rural.
La Ville et le Canton de Bedford, en collaboration avec les municipalités de Stanbridge-Station et Saint-Ignace-de-Stanbridge, possède déjà un plan stratégique commun. Pike River tenait, le 12 mars dernier, sa première assemblée publique, à laquelle participaient 40 personnes, pour lancer sa démarche d’élaboration d’un plan stratégique. Notre-Dame-de-Stanbridge a aussi formé un comité qui travaille sur son plan stratégique. Bref, toutes les municipalités de la région suivront la même voie sous peu.