Cet herbicide relativement peu coûteux et encore passablement employé au Canada est systématiquement présent dans l’eau des puits situés dans les régions où l’on produit du maïs, comme ici, en Armandie. Présent dans les grandes cultures de maïs grain, l’atrazine arrive au deuxième rang des herbicides les plus utilisés en Amérique du Nord, après le glyphosate (Roundup). Son potentiel de lessivage est très élevé, ce qui explique qu’on en retrouve autant dans les eaux de surface, dans les nappes phréatiques et, par conséquent, dans l’eau des puits.
C’est un perturbateur endocrinien avéré qui peut entraîner des problèmes de reproduction, des troubles de la grossesse, des avortements spontanés, un retard dans la croissance, le diabète gestationnel, des naissances prématurées et des malformations congénitales. On la soupçonne aussi d’être cancérigène, mais cela n’a pas été clairement démontré. Les résultats d’études récentes indiquent que des rats de laboratoire auxquels on avait donné de l’eau renfermant de l’atrazine à des doses comparables à ceux que l’on retrouve dans l’eau de surface des régions productrices de maïs voyaient leurs défenses immunitaires s’affaiblir et leur risque d’être infectés par des virus accroître.
En 2003, cet herbicide était banni dans toute l’Europe en raison du risque de contamination de l’eau souterraine. Cependant, compte tenu de sa persistance dans l’environnement de de son usage antérieur intensif, on le détectait toujours dans les eaux de surface ainsi que dans l’urine des femmes enceintes trois ans après son interdiction.
Les fabricants laissent entendre que les agriculteurs connaîtraient d’importantes diminutions de rendement si l’atrazine était interdit chez nous, mais en Europe, cette interdiction a plutôt entraîné une hausse de la productivité.
L’Association canadienne des médecins pour l’environnement, Équiterre, la fondation David Susuki et d’autres groupes de pression estiment qu’il est impératif d’interdire l’atrazine chez nous pour protéger les populations humaines et les écosystèmes. (Voir sur le site du journal : https://journalstarmand.com/interdit-en-europe-repandu-au-canada/ ).