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- Patrimoine -

La paroisse anglicane de Saint-Armand-Philipsburg

L’église St. Paul de Philipsburg  (Photo ; jean-Pierre Fourez)

La paisible et discrète église anglicane St. Paul, à l’intersection des rues Montgomery et South à Philipsburg, fut inaugurée le 29 septembre 1896. Elle est chronologiquement la 3e église anglicane bâtie dans la région immédiate.

En 1799, l’évêque anglican de Québec, G.J. Mountain, demande au gouverneur Milnes la permission d’établir un lieu de culte pour la population de Saint-Armand et des cantons environnants. Thomas Dunn, seigneur de Saint-Armand, offre alors une terre de deux cents acres à l’intention du prochain pasteur, et Messieurs Ruiter et Conroy, des lots assez grands pour construire deux églises à distance raisonnable, avec chacune un cimetière. L’une sera pour les fidèles de Saint-Armand, l’autre, pour ceux de Dunham, Sutton et même Bolton.

Il est certain que c’est à la baie Missisquoi que fut établie la première paroisse anglicane des Cantons de l’Est (premier registre paroissial tenu par le révérend Caleb Cotton, 1804). Le 20 mai 1808, Charles J. Stewart – pasteur qui allait donner son nom à l’église anglicane de Frelighsburg et devenir évêque anglican de Québec – écrit à sa mère, la comtesse de Galloway, que, bien que les gens d’ici soient assez rustres, il n’a jamais été aussi heureux qu’à Saint-Armand et qu’il a persuadé la population de bâtir une église avant l’hiver. Entre 1799 et 1811, le pasteur fait la tournée des villages et célèbre les offices là où il peut (le premier service par le révérend Stewart est offert dans la plus grande salle de la taverne de Frelighsburg, St. Armand-East à l’époque). C’est enfin en 1811 que le rev. Stewart a le privilège d’ouvrir la première église anglicane de l’ouest de Saint-Armand, située à un peu plus d’un mille au sud-est de Philipsburg, baptisée St. Paul of the Gentiles. L’église, qui a coûté 800 $, est surmontée d’un clocher. Mais, le 22 avril 1843, une tempête arrache le clocher et l’église est détruite. Voici comment le pasteur de l’époque, le révérend Whitwell, raconte l’événement : «  lt may be interesting to many to add that by a tremendous gust of wind entering the base of the spire through large openings made by the ceiling having fallen off and completely filling it, the spire, by an incalculable power, was carried upwards to such an immense height as in its aerial flight, to perform a grand somersault ; the point in descending, passed through the roof ; one side of the ridge pole, about the middle of the building, damaged the front of the Reading Desk, then through the floors into the earth ; and was found reclining its base against the front of the gallery ! ! ! [traduction libre: [ … ] une énorme rafale a arraché le toit de telle sorte que le vent s’est engouffré dans le clocher qui, mû par une force extraordinaire, s’est élevé très haut dans le ciel pour retomber en sens inverse et se ficher dans le sol de ]’église où on l’a retrouvé incliné, appuyé sur la galerie.]

L’église est reconstruite à Philipsburg même et ouvre en 1846. En 1895, le révérend Frank Allen, la veille de son départ de la paroisse, fait démolir la nouvelle église, vu le coût trop élevé des réparations à y faire et les difficultés financières de la fabrique. Il faut dire que l’église devait avoir été construite de façon assez sommaire puisqu’il l’avait affectueusement surnommée « The Old Barn ».

Rebâtie une fois de plus, l’église actuelle est bénie le 29 septembre 1896, et elle offre encore aujourd’hui ses services aux fidèles. Malheureusement, il y a très peu d’information sur sa construction. Au fil des ans, elle a été pillée plusieurs fois. En 2004, durant des travaux de réparation, un vitrail et des objets du culte ont été volés et restent à ce Jour introuvables.

Références :

Hugh Montgomery, Missisquoi Bay, Granby Printing and Publishing Co., 1950.

Merci beaucoup à Sandy Montgomery pour son aide dans la rédaction de cet article.