La génétique et le comportement des virus sont fascinants. Leur capacité d’adaptation est incroyable, tout comme leur faculté de muter pour optimiser leur efficacité.
L’influenzavirus A, sous-type H1N1, est un petit coquin, nouveau et issu d’une recombinaison d’éléments génétiques provenant de quatre virus différents. Il ressemble génétiquement au virus responsable de la grippe espagnole de 1918-1919, qui réapparaît en 1977-1978 sous une forme moins virulente, puis à nouveau en cette année 2009. Ces virus planétaires reviennent cycliquement, deux ou trois fois par siècle. Les scientifiques s’évertuent à comprendre leurs façons d’agir et à prévoir leur évolution.
L’arsenal pharmacologique est présentement constitué d’antiviraux agissant sur les capacités de réplication du virus. Il semble que certains de ces médicaments soient susceptibles de se retrouver dans les eaux usées et de traverser les barrières des stations d’épuration, offrant ainsi aux virus un excellent laboratoire de développement de résistances1, 2. La « surprescription » est donc une préoccupation supplémentaire.
La majorité des cas enregistrés jusqu’à maintenant ne présentent que des symptômes grippaux bénins. Cependant, le fait que les jeunes adultes bien portants soient particulièrement touchés est assez intéressant. Il arrive que des virus semblables déclenchent chez ceux-ci un phénomène nommé « tempête de cytokine ». Il s’agit d’une réaction immunitaire démesurée, provoquant des inflammations importantes surtout au niveau des poumons. Ces personnes se retrouvent aux prises avec des troubles pulmonaires causés par leur propre réaction immunitaire.
Alors, on fait quoi ? D’abord, de la prévention. Il s’agit d’apporter un soutien direct aux systèmes principalement « menacés », soit respiratoire et immunitaire. Les plantes toniques seront tout indiquées, particulièrement les « adaptogènes ». Ces plantes aident le corps à gérer sainement les répercussions du stress, en cause dans nombre de troubles nerveux, cardiovasculaires, immunitaires, etc. Le reishi (Ganoderma lucidum) en est un. Très important dans la pharmacopée chinoise, ce champignon est un tonique immunitaire profond. Il module et régule globalement le système immunitaire et toute l’activité endocrine des différentes glandes. Par exemple, il aide à équilibrer la production des molécules qui interviennent dans les réactions allergiques. On l’utilise aussi pour les troubles récurrents des bronches et des poumons, et comme support fondamental lors de cancers ou d’infections virales graves.
Le reishi peut être pris sur de longues périodes, sans risque de toxicité ni d’interactions médicamenteuses. En prévention, mais aussi pour soutenir la convalescence et éviter une potentielle surinfection.
La meilleure façon de l’utiliser sera de le préparer en décoction ; mijoter 30 à 60 minutes environ 5 grammes de champignon séché dans 4 tasses d’eau. On peut en préparer quelques litres que l’on pourra conserver plusieurs jours au frigo ; prendre 3 à 4 tasses par jour. Si l’idée de cuisiner s’avère exigeante, un extrait liquide, appelé teinture, fera très bien l’affaire. On parle alors de 30 à 60 gouttes, 2 ou 3 fois par jour. Pour les enfants, diminuer de moitié.
Prochain numéro, deuxième épisode. Nous approfondirons à son sujet et ajouterons des outils de traitement. D’ici là, n’hésitez pas à goutter les incroyables qualités du reishi.
Notes
1. Jerker Fick, Richard H. Lindberg, Mats Tysklind, Paul D. Haemig, Jonas Waldenström, Anders Wallensten, Björn Olsen, « Antiviral Oseltamivir Is not Removed or Degraded in Normal Sewage Water Treatment : Implications for Development of Resistance by Influenza A Virus »
Site Internet : http://www.plosone.org/article/info%3Adi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0000986/trackback
2. Le 8 juillet dernier, les autorités du Danemark, du Japon et de la Région administrative spéciale de Hong Kong ont informé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de l’apparition de virus H1N1 résistants à l’oseltamivir (médicament antiviral connu sous le nom de Tamiflu®). Un cas de résistance a également été signalé le 20 juillet par le Centre hospitalier de l’Université Laval (Québec).