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- Édito -

La culture du secret

La rédaction

Bizarrerie de notre époque : plus les moyens de communication sont rapides et sophistiqués, moins l’information circule et si par hasard cette information nous parvient, elle est déformée, tronquée, rafistolée, incompréhensible, voire fausse ou mensongère.

Les « informés » sont souvent pris pour des valises incapables de comprendre les hautes voltiges de la politique, alors que ce sont eux qui devront assumer les conséquences des décisions prises, ne serait-ce que financièrement.

La réalité est encore plus vilaine car la désinformation, qu’elle soit silence ou langue de bois, a pour but de servir les intérêts du pouvoir et les intérêts particuliers, sans que le peuple ait la chance de donner son avis, de critiquer ou d’exprimer son opposition (après tout, ce sont des choses qui le concernent !) Les exemples ne manquent pas. C’est un phénomène mondial, et même Saint-Armand n’échappe pas à cette contagion.

La logique voudrait que nos élus, qui sont censés nous représenter et travailler pour le bien commun, soient fiers de ce qui vient du peuple. Tel n’est pas le cas. Après la culture du maïs et du pot, on cultive le secret, le mystère, la dérobée et le catimini.

Pourquoi la population est-elle si souvent mise devant le fait accompli ? Pourquoi les décisions importantes qui la concernent sont-elles si souvent entourées du secret ? Auraient-elles quelque chose de douteux pour qu’on les prenne en douce ? Serait-ce pour éviter la contestation ou l’opposition ? Serviraient-elles des intérêts particuliers ? Nul ne le sait puisque c’est… secret !

Ah ! Que la transparence est parfois opaque ! ! !

Note : Le samedi 22 septembre dernier, La Presse titrait en page A8 : « La culture du secret règne en maître », pour coiffer une analyse de l’Enquête nationale sur l’accès à l’information. Coïncidence extraordinaire, le comité de rédaction du journal avait choisi le même titre pour son édito, quelques jours auparavant ! ! !