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- COVID-19 et son impact -

La COVID et son impact – main dans la main

La pédiatrie sociale écope
Guy Paquin

Main dans la main, le centre de pédiatrie sociale en communauté de Brome-Missisquoi, a dû, à cause du coronavirus, réviser ses pratiques d’intervention.

Fermeture

Le 16 mars 2020, la pandémie a entraîné la fermeture du centre. Main dans la main desservant tout le comté de Brome-Missisquoi, ce sont 381 enfants issus de familles vulnérables du comté qui risquaient d’être privés d’aide. La fermeture privait la clientèle de l’accès au centre, deux jours et trois quarts par semaine, comme c’est le cas habituellement.

« On ne pouvait certainement pas se contenter de soupirer contre la fatalité en fermant tout bonnement la boutique, rappelle Yves Lévesque, travailleur social et directeur général par intérim du centre. Il y avait des situations urgentes qui réclamaient notre intervention. »

Ainsi, il fallait tout d’abord s’assurer que le renouvellement de la médication de certains enfants se fasse sans retard. Il était aussi urgent de venir en aide aux familles faisant face à des problèmes graves, par exemple la menace d’éviction de leur logement.

« Main dans la main, explique Yves Lévesque, est plus qu’un centre de pédiatrie. Nous venons en aide à l’enfant et à sa famille, dans l’esprit de l’approche préconisée par le docteur Julien. En temps normal, une famille vulnérable qui fait appel à nous a droit aux services médicaux prodigués par nos trois médecins et aux services sociaux offerts par nos trois travailleuses sociales et une technicienne en éducation spécialisée. Voilà pourquoi nous intervenons dans un cas de menace d’éviction ou quand la famille est en grave difficulté. »

Oui, mais que faire quand on ne peut voir les enfants et leurs familles, quand on a fermé ses portes ? Le centre a tout d’abord communiqué par téléphone avec toutes les familles dont il a la responsabilité. On s’est assuré que les ordonnances de médicaments se renouvelaient normalement et que les enfants déprimés par le confinement recevaient de l’aide ; chaque fois que c’était possible, on a également substitué aux rencontres face à face des vidéo-conférences.

« La pandémie est venue ajouter de nouvelles difficultés à celles vécues par nos familles déjà fragiles. Des entreprises fermaient, des emplois disparaissaient et cela se répercutait sur la vie des couples et des groupes familiaux. Faute de revenu, on faisait face à une menace d’éviction. Le centre ne pouvant faire de visites à domicile, les vidéo-conférences palliaient au moins partiellement ces visites. »

Les pertes d’emploi et le manque à gagner ont mené des familles déjà financièrement fragilisées aux portes de la famine. Main dans la main s’est procuré des bons dans certaines épiceries pour les distribuer ensuite à ces familles afin de les aider à tenir le coup.

Réouverture en juin

 Le 3 juin dernier, l’équipe était enfin de retour au centre. Ce même jour, on a recommencé à recevoir des familles en face à face. Médecins et travailleuses sociales étaient à nouveau à l’œuvre.

N’empêche, M. Lévesque le reconnaît, la fréquence des interventions a diminué. « En temps normal, nous voyons huit enfants et leur famille chaque jour. En date d’aujourd’hui (notre entrevue avec Yves Lévesque a eu lieu le 10 juillet) nous recevons seulement trois ou quatre enfants quotidiennement afin de respecter les précautions requises par la pandémie. Il a donc fallu établir un système de priorisation. »

Pour l’instant, donc, pas question d’offrir comme dans le passé, l’aide aux devoirs ou la zoothérapie (interagir avec pitou pour améliorer notre potentiel physique, affectif ou cognitif) ou l’art-thérapie. Mais, si tout se passe comme prévu, cette dernière activité devrait reprendre début août. Quant à l’aide aux devoirs et à la zoothérapie, on prévoit un retour à la normale en septembre.

Malgré tout, la COVID-19 fait mal. Main dans la main compte depuis des années sur financière l’aide des gens et organise des levées de fonds pour solliciter cette aide. Ainsi, en 2018, on a ouvert un kiosque de limonade et on a organisé la course Acceo. On a passé l’Halloween avec des tirelires Main dans la main et on a pu compter sur la guignolée pour garnir le compte de banque du centre. Ces événements-bénéfice ont été annulés et il pourrait bien en être de même pour la guignolée du temps des Fêtes. Votre aide aux enfants et à leurs familles vulnérables reste essentielle.

Main dans la main en quelques mots

 Main dans la main, c’est plus qu’une clinique pédiatrique. On y accompagne des enfants et des ados en situation de grande vulnérabilité, on veille au respect de leurs droits, on leur permet ainsi qu’à leurs familles d’accéder aux services qui complémentent les services de santé. En outre, on dispose d’outils préventifs contre le suicide, la toxicomanie, la délinquance et le décrochage scolaire.