En 2003 la MRC de Brome-Missisquoi réunissait des groupes de citoyens dans chaque village afin d’identifier les besoins de chaque communauté en vue d’établir un plan d’ensemble pour le Pacte rural. Les citoyens de Saint-Armand qui participaient à cet exercice ont alors formulé une priorité originale : « créer des outils et des lieux de rencontres et d’activités pour améliorer la vie collective des citoyens ».
Avec la disparition des rencontres hebdomadaires sur le perron de l’église, les occasions de bavarder, de faire des rencontres et d’échanger des nouvelles se faisaient rares. On sentait le besoin de ressouder les liens et d’augmenter les échanges entre les gens de la place qui ne se voyaient pratiquement jamais et, un peu comme les citadins, ignoraient tout les uns des autres.
Quelques citoyens ont alors résolu de fonder un petit journal de village, Le Saint-Armand, qui serait distribué gratuitement, six fois l’an, dans toutes les maisons de la petite municipalité de 1 200 personnes. Ils étaient cinq hommes et deux femmes. Deux d’entre eux avaient été à l’école du village durant leur enfance tandis que les autres étaient installés à Saint-Armand depuis plus ou moins longtemps.
Ils ont commencé en publiant une simple feuille 11 X 17 recto-verso et ont obtenu un soutien de lancement de la part de la municipalité et du Pacte rural. Le premier numéro sortait en août 2003. La magie a opéré dès le début : les gens appréciaient d’entendre parler d’eux et de leur village. Des collaborateurs de tous âges se mirent à écrire pour le Journal, en anglais aussi bien qu’en français (la communauté compte environ 20 % d’anglophones). Le Journal passait rapidement de deux pages 11 X 17 à quatre, puis à six.
Le 3 mai 2004, les sept fondateurs constituaient un organisme à but non lucratif (OBNL) et se dotaient d’une charte pour gérer et assurer la continuité du Journal, qui compte alors 6 pages et qui est également distribué gratuitement dans les villages voisins, où il est très apprécié. En mai 2007, l’OBNL qui le gère compte environ 130 membres et l’équipe des administrateurs et des artisans du Saint-Armand ne cesse de grossir, une équipe de bénévoles dévoués et enthousiastes.
À compter de juin 2007, Le Saint-Armand passe à 12 pages 11 X 17 imprimées au format tabloïd sur du papier journal recyclé. La publicité y est toujours limitée à 25 % de l’espace de manière à s’assurer qu’il demeure un véritable journal indépendant au contenu informatif.
On y trouve des portraits d’Armandois, agriculteurs, artistes et artisans locaux, intellectuels, camionneurs, etc. ; de l’information sur ce qui se fait au conseil municipal et à la MRC ; des dossiers et des éditoriaux portant sur les enjeux locaux ; des nouvelles des enfants de l’école du village, des jeunes en exode et de ceux qui tentent un retour dans le coin ; de l’information sur l’histoire de Saint-Armand, sur son patrimoine bâti, etc.
De 2005 à 2008 le Journal faisait équipe avec le « Festival des Films… du Monde de Saint-Armand », le FeFiMoSA
Cet événement culturel annuel, qui se tenait sur la place du village durant une fin de semaine complète au début de septembre, célébrait les cinéastes et travailleurs du cinéma qui sont nombreux à Saint-Armand et dans les environs.
Le Journal est toujours à la recherche de financement pour assurer sa continuité et sa pérennité et ses membres ont encore plein de nouveaux projets pour l’avenir.
En janvier 2012, le CA propose une croissance raisonnée et décide d’augmenter le nombre de pages à 24, dont 4 en couleurs, tiré à 7000 exemplaires distribués par la poste sur tout le territoire de l’Armandie (Pike River, Bedford, Bedford Canton, Notre-Dame-de-Stanbridge, Saint-Armand, Stanbridge Station, Stanbridge East, Saint-Ignace-de-Stanbridge, Dunham et Frelighsburg) dès le numéro d’avril-mai 2012.
En Juin 2014, le journal célébrait son 10ième anniversaire avec une édition toute spéciale, un tiré-à-part sur les artistes de notre coin.
Au printemp 2017, Le Saint-Armand s’affichait pour la première fois sur le WEB.