Pascale Bussières et Mégane Proulx dans une scène de Frontières. Photo : Marlène Gelineau Payette
On est le 18 novembre, il pleut et il fait gris sombre à midi. Un temps sinistre. Ma mère aurait soupiré « Novembre, le mois des morts… » Le seul à apprécier ce climat, c’est le réalisateur de cinéma Guy Édoin. « En plus, il n’y a plus de feuilles dans les arbres », se réjouit-il. Et la pluie battante s’en vient.
C’est que l’histoire que va raconter l’auteur, n’est pas très youp-la-boum. Le père d’une mère de famille (Pascale Bussières) vient de mourir et ce deuil va mener la femme dans un marécage émotionnel peuplé de démons d’où elle ne s’extraira qu’avec l’aide de ses proches. En attendant de retrouver ses repères, l’héroïne se sent envahie et même hantée.
Cependant, le cinéaste ne fait pas dans le film d’horreur. « Après le choc, la rupture, explique-t-il, chacun des personnages vit une descente dans des coins d’eux-mêmes assez peu rassurants. Mais, au final, la solidarité familiale l’emporte et chacun/chacune trouve la résolution à ses conflits personnels. » Il résume ainsi son propos : « C’est la famille comme pilier. »
Pour soutenir pareil récit, il fallait des actrices fortes et Guy Édoin les a : Pascale Bussières (son troisième film avec le cinéaste), Christine Beaulieu, Micheline Lanctôt et la jeune Mégane Proulx (« Elle est remarquable ! » s’exclame-t-il). Quant à la nature de novembre à Saint-Armand, elle a déroulé le tapis gris, si on peut dire.
En attendant la sortie de Frontières, on devrait revoir le magnifique Marécages, aussi avec Pascale Bussières, aussi réalisé par Guy Édoin, aussi à Saint-Armand.