Annonce
Annonce
- Affaires municipales -

Frelighsburg : Jacques Ducharme face à des démissions

Élection Municipales 2013

Ce journal, dans le numéro précédent, avait annoncé une série d’entrevues avec les m aires can didats aux élections de cet automne. Nous vous présentons les deux premières, avec Réal Pelletier, maire de Saint-Armand, et Jacques Ducharme, maire de Frelighsburg.

On appréciera le contraste entre les deux types de gestion.

Frelighsburg : Jacques Ducharme face à des démissions

Le maire de Frelighsbiurg, Jacques Ducharme (photo : Jean-François Pinel) 

Au conseil municipal de Frelighsburg, le maire fait face depuis quelques mois à trois chaises vides. Insatisfaits de leur directrice générale et du maire qui la soutient, trois conseillers ont démissionné. Aux élections de cet automne, Jacques Ducharme, le maire, compte bien que les trois chaises vides soient remplies. Et que celle du maire lui demeure. « Je me présente à l’élection. Et je vais gagner ! »

Les démissionnaires arguent que la directrice générale est incompétente et qu’elle a fait bien des erreurs, de comptabilité, entre autres. Le maire voit les choses autrement. « Notre directrice générale a fait un burnout parce qu’elle vivait dans un climat de gestion très malsain. On lui balançait toutes sortes de tâches sur son bureau tout en l’accablant de virulentes critiques si une de ces tâches n’était pas réussie à la perfection. On l’a dirigée droit vers l’épuisement professionnel. »

Après absence pour cause de burnout, retour de la directrice. Des conseillers exigent une évaluation immédiate de ses compétences professionnelles. M. Ducharme devient maire et refuse. « Ce dont elle a besoin, c’est d’un climat propice au développement de ses habiletés. Comme l’ambiance actuelle au bureau municipal. »

Eau courante et endettement

Question finances, Frelighsburg a actuellement un endettement de 687 00 $. Si on devait rembourser ce montant tout d’un coup, cela représenterait 43  % du budget 2012/2013. « Et la dette va grimper, assure M. Ducharme. Le centre du village va avoir l’eau courante et le tout à l’égout. Nous financerons l’opération par endettement. » Malgré son ratio d’endettement, caractéristique des communautés rurales du Québec, le maire actuel refuse de couper ou de rogner dans les services. « Je n’en vois pas la nécessité. »

Micro fermes et marché villageois

Le maire Ducharme reconnaît que les beaux vergers de Frelighsburg en arrachent depuis quelques années. « Il y a eu régression mais, récemment, on voit un regain d’intérêt pour les produits de la pomme. Vitapom/La Maison de la Pomme est un bon exemple de cela. On y emploie cent personnes à l’année et 150 de plus en saison. L’entreprise est en pleine croissance. »

Jacques Ducharme compte aussi sur un nouveau type d’exploitations agricoles pour assurer la relève. « Il faut encourager les micro fermes, ces petites exploitations maraîchères, entre autres, qui développent des produits de niche pour des clients spécifiques comme restaurants, épiceries fines etc.

« Nous avons commencé l’an dernier à inviter ces fermes et toutes les autres de la région à notre marché villageois estival, chaque samedi. Sans avoir une autorisation officielle du Québec. On a avisé les autorités compétentes qui nous ont répondu :

« Essayez si vous voulez. Ces trucs-là ne marchent jamais.  » Surprise ! On a tellement bien réussi, les producteurs sont si satisfaits, qu’on recommence cette année, permis pas permis. »

Vitalité Frelighsburg

Face à certaines terres retournées en friche et à des difficultés agricoles persistantes, Jacques Ducharme s’est-il donné un plan cohérent de relance ? « Pas besoin. Nous avons un comité de citoyens très dynamiques (Vitalité Frelighsburg) qui bouillonnent d’idées. C’est un groupe de 30 citoyens venus de toutes sortes d’horizons. Cette année, nous allons relancer le camp de jour pour nos enfants, une priorité. »

À long terme, le comité et le maire veulent faciliter l’implantation de nouveaux arrivants. Car sans parler de stagnation démographique, la croissance est bien modeste : de quatre à six nouvelles personnes depuis trois ou quatre ans. En milieu rural, il en faut plus pour consolider une communauté, sauver l’école, le comptoir bancaire, le bureau de poste et tutti quanti.

« Il faut deux ingrédients : des domiciles et des jobs. Pour attirer des entreprises nous devons nous assurer qu’elles ne brisent pas l’harmonie des lieux. » En clair, une cimenterie au milieu du village, pour donner un exemple absurde, n’est absolument pas une bonne idée. « Je pense à des entreprises de haute technologie, genre développeurs de logiciels. Pas de pollution d’aucune sorte. Nous leur offrons la nature, le Pinacle, notre rivière et la possibilité de se rendre au travail en vélo. Nous voyons cela à moyen terme. Nous avons commencé à explorer. »

Bureau de tourisme : cure de rajeunissement

Le maire Ducharme reconnaît que le bureau de tourisme local a couru au fiasco l’an dernier. « C’était pas fort, fort. Nous avons donc embauché une coordonnatrice des services municipaux avec, parmi d’autres responsabilités, la relance du bureau touristique. Nous avons trouvé une personne idéale pour renseigner les visiteurs. Le bureau marche à la perfection depuis un mois. »

Bilan

Le maire Ducharme dispose d’atouts remarquables, le charme de son village n’étant pas un des moindres. Mais il doit redistribuer les tâches au sein de son équipe et s’entourer de vrais collaborateurs autour de la table du Conseil pour éviter de tout faire lui-même. Sa dette augmentant, son opération de charme visant à attirer de nouveaux citoyens bien salariés doit réussir. Et, évidence criante, il doit gagner ses élections tout en évitant de se trouver face à une opposition majoritaire.