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- Mot du président -

DU HASARD ET DU DESTIN

Éric Madsen

On entend souvent dire que le hasard fait bien les choses ou que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt… Il y a dans ces maximes de profondes injustices. Une infirmière qui nous soigne

la nuit a-t-elle moins d’avenir qu’un cultivateur qui se retrouve dans ses champs aux aurores ? Et si, par hasard, je me casse une cheville en sortant les poubelles tard le soir, en voulant éviter une plaque de glace… ni moi, ni l’infirmière ne trouverons que le hasard a bien fait les choses. Tiens ! Comme par hasard, mon ordinateur vient de planter. Serait-il destiné à la casse ?

Le hasard est partout, présent tout le temps. Encore cet été lors d’un vide-grenier, je tombe sur une jolie toile d’un peintre britannique faisant escale au port d’Halifax en dix-huit cent quelque. Il peint un voilier dans la brume. Tout n’est que hasard… un voilier, de la brume, une escale… et moi qui décide de tourner à gauche pour voir si, par hasard, il y aurait de belles affaires qui me seraient destinées dans cette énième « vente de garage ». J’aurais pu facilement rentrer tranquille à la maison.

Il y a de ces hasards qui changent nos destinées. Nous avons tous nos propres histoires qui déterminent qui nous sommes. Le hasard est en grande partie responsable du fait que je connais Raôul Duguay depuis ma tendre enfance, le cinéma étant à la base de cette histoire, je présume : mes parents, fous du septième art, qui jubilent avec ce fou de la poésie, unissent leurs destins au hasard d’une rencontre.

Ce n’est donc pas un hasard si Raôul a accepté de « chroniquer » avec vous, lecteurs du Saint-Armand. Le privilège qu’il nous accorde est formidable. Le partage de ses connaissances sur l’art, la créativité et la culture sous toutes ses formes est précieux et nous avons de la chance d’en profiter, en pages 10 et 11 de ce numéro, et dans ceux qui suivront.

Bonne lecture de ce 80e numéro de votre journal Le Saint-Armand !