Les bords de lac sont particulièrement propices à l’établissement du roseau commun, qui apprécie les milieux humides (source : Pixabay)
Un récent rapport commandé par l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) et l’Association pour la protection de l’environnement du lac Selby (APELS) sur les espèces aquatiques envahissantes au lac Selby conclut que certaines d’entre elles, dont le myriophylle à épi et le roseau commun (phragmite), ne constituent pas une véritable menace pour le lac Selby alors qu’elles posent problème ailleurs. Elles y sont présentes mais restent sous contrôle relatif grâce aux mesures concertées déployées depuis plusieurs années par l’APELS, la ville de Dunham, l’OBVBM et les citoyens.
Des espèces exotiques sous haute surveillance
C’est le Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants (RAPPEL) qui a été mandaté pour effectuer l’inventaire des plantes aquatiques et du roseau commun. Il en ressort que le myriophylle est actuellement présent dans le lac Selby, mais pas encore sous forme d’herbier dense. Quand ils sont bien implantés, ces herbiers ont pour effet d’asphyxier le lac et ses écosystèmes.
Les auteurs du rapport recommandent de suivre de près la situation afin d’éviter que la propagation de ces espèces soit hors de contrôle. On sait par ailleurs qu’il est possible de limiter la multiplication du roseau commun, qui constitue un enjeu, soit en l’arrachant chaque année, soit en le couvrant de bâches.
Des efforts concertés avec la municipalité
Des gros efforts ont été déployés par la municipalité de Dunham pour limiter la sédimentation dans le lac, ce qui contribue à limiter l’étalement des colonies de plantes aquatiques envahissantes. Aussi, contrairement à ce qui se passe dans d’autres lacs du Québec, les cyanobactéries ont été pratiquement absentes du lac Selby au cours des deux ou trois dernières années. Autre signe encourageant, l’eau y est limpide à près de trois mètres de profondeur.
Cette situation est notamment attribuable au fait que la ville de Dunham a investi 200 000 $ sur cinq ans dans des travaux visant à refaire les fossés et les rues autour du lac afin d’améliorer le ruissellement des eaux pluviales. Des capteurs de sédiments et un bassin filtrant sont au nombre des autres moyens mis en place par le RAPPEL, qui possède aussi une expertise en génie civil environnemental.
Une association qui ne chôme pas
Depuis plusieurs années, l’APELS agit également sur plusieurs fronts afin de protéger le lac. En plus des six tests d’eau en été, l’association a planté des arbustes pour revitaliser les bandes riveraines. En 2020, celles-ci ont d’ailleurs fait l’objet d’un suivi par drone, une première qui a aussi permis de documenter les espèces envahissantes présentes sur le territoire.
L’année 2021 s’annonce également bien occupée. Les responsables de l’association songent notamment à mettre sur pied une station de lavage des bateaux pour lutter contre la propagation des espèces exotiques envahissantes. Elle devra en outre décider de l’approche à adopter pour la gestion des populations de celles qui sont déjà présentes dans le lac.