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- Des nouvelles de Saint-Armand -

DES ACHETEURS POUR LE MAGASIN GÉNÉRAL ?

Guy Paquin

André Lapointe, propriétaire du magasin général de Saint-Armand, a eu un drôle de visiteur en septembre dernier. « Au départ, j’ai cru que c’était un touriste. Il prenait des tonnes de photos du magasin et posait des tas de questions. Ça arrive quelques fois, mais dans son cas, je l’ai trouvé très curieux. »

La semaine suivante, le « touriste » appelle André et lui demande si son magasin est à vendre. « J’ai répondu que non et lui ai demandé qui il était. » Réponse : le représentant montréalais d’une agence européenne de couplage immobilier. Cette agence met acheteurs et vendeurs en contact, trouve le type d’établissements que les chercheurs de commerces veulent acheter, etc. Ce sont des intermédiaires dont le rôle est de faciliter ou d’accélérer les transactions.

Un mois plus tard environ, nouvel appel. Le magasin n’est toujours pas à vendre ? « Pour m’en  débarrasser, je lui ai demandé quel prix il était prêt à payer. » Des discussions un peu plus sérieuses ont alors commencé. L’agence n’achète jamais elle-même et ne peut s’engager à la place de ses clients. Un prix approximatif n’a commencé à émerger que bien plus tard.

Mais en juin 2016, une représentante française de cette agence a visité le magasin général et s’est dite convaincue de pouvoir en obtenir un « bon prix » de sa clientèle française. Elle a affirmé de plus que sa banque de clients intéressés se montait à 25 acheteurs potentiels ! Elle a déclaré à un André Lapointe très étonné que le magasin serait vendu en septembre !

« Pour ma part, insiste le propriétaire actuel, aucune transaction ne sera conclue sans que deux conditions soient remplies. D’abord, que le prix soit bon. Nous avons travaillé très fort, Maryse et moi, pour rebâtir la clientèle et les résultats sont au rendez-vous. On ne laissera pas le magasin partir pour une bouchée de pain.

« Ensuite, l’acheteur devra accepter une clause selon laquelle le magasin garde exactement sa fonction actuelle de magasin général. Ce commerce joue un rôle clé dans notre communauté et ne doit disparaître à aucun prix. »

Si l’acheteur est Français il faudra aussi qu’il puisse répondre à des demandes comme : « T’aurais-tu ça, deux douzaines de flanges ? » Il pourrait échapper au Parisien moyen que le client a besoin de joints à brides…