Les cyanobactéries vivent depuis des millénaires au fond de la baie sans pour autant faire de dégâts. Mais lorsque de fortes quantités de phosphore se retrouvent dans l’eau, ces vieilles colonies de cyanobactéries produisent des fleurs d’eau, se manifestant par une prolifération d’ « écume » qu’on appelle « algues bleu-vert ». L’ennui, c’est que plusieurs espèces de cyanobactéries produisent des fleurs d’eau qui renferment des substances toxiques, les cyanotoxines, lesquelles affectent les mammifères et les humains par simple contact. A-t-on besoin d’ajouter qu’il serait impensable de boire une eau contaminée par ces cyanotoxines ou de consommer du poisson ayant frayé dans les eaux qui les abritent ?
Ces cyanotoxines apparaissent donc lorsque les apports en phosphore augmentent de manière importante. Mais d’où provient tout ce phosphore ? Dans le bassin versant de la rivière aux Brochets, l’agriculture en est de loin la principale source, notamment les grandes cultures de maïs et de soya, les cultures céréalières et les pâturages destinés aux animaux qui, bien qu’ils n’occupent que 22 % du territoire, contribuent à 69 % de la charge en phosphore. De manière plus spécifique, 50 % de la charge totale en phosphore provient de terres qui représentent moins de 10 % de la superficie du bassin versant de la rivière aux Brochets.
Par ordre d’importance, la culture du maïs, du soya et des céréales, de même que les pâturages, représentent 88,15 % des apports en phosphore dans le bassin de la rivière aux Brochets. Les zones urbanisées y contribuent pour 11 %, l’ensemble des forêts pour 0,88 % et les cultures maraîchères, les vergers et les vignobles réunis pour 0,25 %.
- Dossier Eau -
Cyanobactéries et algues bleu-vert
(extrait d’un article publié dans nos pages en octobre 2014)
Pierre Lefrançois