Le Saint-Armand n’étant pas une multinationale, ses sources de financement sont limitées. Bien décidés à garantir sa pérennité sans pour autant en faire un feuillet publicitaire, l’équipe s’est demandée où elle pourrait trouver de l’argent. Un comité de financement s’est donc formé au printemps dans le but de trouver des idées. Le remue-méninges n’a fait qu’aboutir à l’élimination du vol de banque (trop risqué), de la culture du cannabis (trop de concurrence) ou de la mendicité (trop humiliante). Puis l’évidence est apparue. Qu’est-ce que Saint-Armand produit le plus ? Du maïs, bien sûr. D’où l’équation suivante :
maïs = popcorn ; popcorn = cinéma. L’illumination fut totale : à Saint-Armand, outre le maïs et le lisier, nous avons la concentration absolue de la crème de l’audiovisuel. À croire que les créateurs de l’ONF, de Radio-Canada et des métiers du cinéma se sont passé le mot pour décider de résider ici. Suite de l’équation : qui dit cinéma dit festival. Tous les coins du Québec ont le leur : le Festival de la patate, de la gibelotte, de la chanson, de l’accordéon, de la crevette, Alouette ! Notre festival des films à nous, ce sera le Festival des films … du monde de Saint-Armand, parce que chez nous, il y a du beau monde.
Sauf qu’un festival de cinéma, ça ne s’organise pas en criant « popcorn » !. C’est ainsi que la petite équipe a grossi et s’est mise à plancher sur le rêve fou d’un petit journal qui entame sa troisième année de publication, veut vivre et en prend les moyens. C’est là que ça devient sérieux : tout créer à partir de rien. D’abord, il fallait vendre l’idée aux principaux intéressés. Disons-le tout de suite : les cinéastes et les maisons de production ont fait preuve d’une exceptionnelle générosité en prêtant les films pour la durée du festival et en assurant de leur présence durant les projections. Ensuite vient une longue liste de tâches à accomplir : programmation, publicité, organisation technique, sécurité, billetterie, animation. Où projeter les films ? Où stationner les autos ? Où prendre un petit coup en discutant du film qu’on vient de voir ? Comment canaliser le flot des festivaliers ?
Mais nous n’avons pas le choix. Ce premier festival doit être un succès, et le comité d’organisation du festival compte sur votre présence pour qu’il y en ait un deuxième, puis d’autres.
Nous joignons à ce numéro du journal la programmation du festival, et c’est avec fierté que nous vous invitons à cette toute première édition du FeFiMoSa.