Le 2 avril 1890 était adopté, en troisième lecture, le projet de loi faisant de Bedford une ville, suite aux attentes d’une majorité de la population. L’assemblée législative de Québec donnait ainsi la sanction royale à un projet qui mijotait dans le milieu depuis quelques années. Un projet d’ailleurs contesté par certains qui s’y opposaient en plaidant, en vain, devant le conseil de comté, dont le chef-lieu était alors Bedford. Les opposants projetaient même d’aller plaider leur cause jusqu’à Québec, projet qui fut finalement abandonné à la dernière minute.
La majorité des citoyens y voyaient cependant plusieurs avantages. Premièrement ce serait l’occasion d’injecter l’argent nécessaire à la construction des rues et trottoirs qui étaient alors dans un état plutôt lamentable. En deuxième lieu, on désirait ajouter des installations électriques permettant un meilleur éclairage des rues. Il semblait aussi nécessaire de se donner une nouvelle règlementation visant à assurer de meilleures conditions sanitaires pour la ville de Bedford, notamment l’érection d’un nouvel abattoir à ses limites, afin qu’on ait plus à subir, près du centre ville, les odeurs nauséabondes des animaux morts et en état de décomposition, et la mise sur pied d’un marché public propre et bien entretenu, ce qui permettrait aux commerçants de faire de meilleures affaires. On avait aussi l’ambition d’améliorer l’éducation des jeunes tant chez les anglophones que chez les francophones.
Le 2 avril 1890, le village de Bedford et la municipalité du Canton de Stanbridge furent donc officiellement dissociés. Le 21 mai 1890, à 10 heures, se réunissait, pour la première fois à l’hôtel de ville de Bedford, le conseil municipal formé trois semaines auparavant et composé du maire, Edward Coslett, des six échevins, James Edmonds, James Henry Capsey, Arthur Joseph Bouchard, Henry Arvid Martin, Peter McGary et Richard Alcombrack, et du secrétaire-trésorier George Sulley, qui conserva ce poste jusqu’en 1914. On créa alors un comité de la santé auprès duquel le docteur Mitchell agissait comme officier médical. Divers règlements municipaux furent déposés et votés au fil des ans, si bien que, au bout de 100 ans, en 1990, leur nombre atteignait 480
Aujourd’hui, un comité spécial est formé au conseil municipal de Bedford afin de préparer de grandes festivités auxquelles se joindront des citoyens bénévoles intéressés par ces préparatifs. On vise entre autres des retrouvailles d’anciennes et d’anciens de Bedford établis ailleurs, même à l’étranger.
Nous devrions être en mesure, dans la prochaine édition du journal Le Saint-Armand, de donner plus de détails concernant les festivités du 125e anniversaire de la corporation municipale de Bedford.
Source et illustrations : Centenaire de Bedford 1890- 1990. 639 pages.
Éditions Louis Bilodeau & Fils Ltée
Sherbrooke (Québec)