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- Des nouvelles de la Baie Missisquoi -

Azote et cyanobactéries

Nathalie Fortin (CNRC) avec la collaboration du Saint-Armand

Tortue géographique (Graptemys geographica) entourée des eaux verdâtres de la rivière aux Brochets. Cette couleur verte est due à la prolifération des cyanobactéries. Photo : OBVBM

Des chercheurs du Conseil national de recherches Canada, ainsi que des universités McGill et de Montréal, ont publié récemment dans le journal scientifique Microorganisms les résultats de leur étude réalisée dans la portion québécoise de la baie Missisquoi du lac Champlain*.

Selon leurs données, pour réduire les proliférations de cyanobactéries, on ne doit pas prendre en compte que le phosphore, dont on connait les effets néfastes à cet égard, mais également l’azote, nutriment qui les favorise grandement. Or, on a trouvé des concentrations spectaculaires de ces deux nutriments dans la rivière aux Brochets et dans la baie Missisquoi à la suite de fortes pluies.

L’azote provient surtout de l’agriculture et des secteurs urbanisés

Lors des campagnes d’échantillonnage qui ont été effectuées pendant deux années consécutives entre le début du mois d’avril et la fin du mois d’octobre, on a retrouvé différentes formes d’azote dans les échantillons d’eau prélevés, notamment de l’azote organique, de l’azote ammoniacale et des nitrates. Ces formes proviennent, entre autres choses, du drainage souterrain, du lessivage des engrais chimiques et organiques (fumier/lisier), des fosses septiques défectueuses et des débordements provenant des ouvrages de surverse et des stations d’épuration des eaux usées.

Les chercheurs suggèrent que les engrais soient incorporés dans le sol lors des périodes de fertilisation et que les agriculteurs évitent l’épandage quand les risques de précipitations sont élevés. En ce qui a trait aux surverses d’eaux usées, ils recommandent qu’un financement adéquat soit octroyé aux municipalités afin de les aider à moderniser leurs infrastructures de manière à les adapter aux évènements de pluie intense qui, à cause des changements climatiques, sont de plus en plus fréquents.

Impressionnante diversité de cyanobactéries dans la baie Missisquoi

L’équipe de chercheurs a recensé jusqu’à présent plus de 42 espèces de cyanobactéries dans la baie Missisquoi, la majorité d’entre elles étant reconnues pour secréter des toxines. Cette diversité impressionnante fait état d’une communauté microbienne très bien outillée et polyvalente, capable d’utiliser l’azote et le phosphore sous une multitude de formes. Cela montre l’importance de réduire l’apport des deux types de nutriments afin d’améliorer le plus rapidement possible la qualité de l’eau de la baie Missisquoi.

Le financement pour ce projet provient du programme Genomics Research and Development Inititiative (GRDI), du gouvernement du Canada, ainsi que de Génome Canada et Génome Québec dans le cadre du projet Algal Blooms, Treatment, Risk Assessment, Prediction and Prevention through Genomics (ATRAPP

*Consulter l’étude : https://journalstarmand.com/azote-phosphore-baie-missisquoi