Depuis plusieurs années, le déclin de la religion catholique a fait les manchettes à plusieurs reprises dans les journaux du Québec. Il y a eu plusieurs débats, on a soulevé de nombreux arguments, des bons et des moins bons, et on pourrait en parler longtemps. On dira bien ce qu’on voudra, il n’empêche que plusieurs de nos petites communautés se sont bâties autour de cette même religion et, pour ma part, plusieurs beaux souvenirs sont en rapport direct avec l’Église et tout ce qui l’entoure. Tous les sacrements (première communion, sacrement du pardon, profession de foi etc.,) que nous avons étudiés à l’école avec nos amis et que nous terminions un dimanche devant toute notre communauté, fiers comme des paons. Les soupers paroissiaux où nous retrouvions nos copains pour courir dans le sous-sol de l’église et jouer à la cachette pendant que nos parents jasaient des dernières nouvelles. Nous n’étions pas branchés comme aujourd’hui, les amis toujours à la portée du pouce, si bien que la messe du dimanche était l’occasion de se rencontrer. En plus, nos parents étaient contents et nous trouvaient pas mal pieux.
La balle-molle pour nous était une autre religion. On a même eu quelques curés qui y jouaient une fois de temps en temps. Nous avions des équipes inter-paroisses ; une soirée dansante au sous-sol de l’église couronnait les champions. J’ai toujours, dans ma boîte à souvenirs, un trophée de plastique cheap reçu au cours d’une de ces soirées… comme plusieurs d’entre vous, avouez !
La messe de minuit à Saint- Armand a toujours été un événement. Il faut dire que notre chorale est hot (fort talentueuse aurait été préférable, mais que voulez-vous, elle est vraiment hot). Des gens venaient et viennent encore de loin pour y assister. Des familles entières se réunissaient et venaient ensemble à la messe de minuit. La famille élargie de celui que tout le monde appelait Charly (j’entends encore mes parents me répéter : « MONSIEUR Messier, tu dois l’appeler MONSIEUR Messier ») était impressionnante à voir arriver et devait, à elle seule, prendre au moins trois bancs. La crèche vivante, les décorations, l’odeur de l’encens, les femmes vêtues de leurs plus beaux atours, les enfants endormis sur les bancs, tous ces souvenirs qui seront ancrés à jamais dans notre mémoire ont été vécus grâce à la religion.
Le cœur de notre village, notre belle église, a vieilli. La dîme, vous l’aurez deviné, est de moins en moins populaire auprès des citoyens. Aujourd’hui, l’église doit se trouver d’autres vocations et plusieurs personnes de notre village travaillent très fort en ce sens. Chaque année, plusieurs concerts y sont donnés. Grâce à son acoustique extraordinaire, c’est un pur bonheur d’y assister.
Au cas où vous vous posiez la question, oui, il y aura une messe de minuit cette année. Vous aurez donc le plaisir de venir rencontrer notre nouveau curé et écouter les chants de Noël de votre enfance. Et si l’ambiance du temps des Fêtes vous incite à contribuer plus généreusement à la quête cette année, vous aurez sûrement la reconnaissance éternelle (ce n’est pas la vie éternelle mais bon) de tous ceux qui portent ce joyau à bout de bras.
Le nouveau curé de Saint-Armand
Jean Pelletier est né à Saint-Hugues le 27 janvier 1952. Il est le plus jeune d’une famille de 5 enfants. Depuis 37 ans, il a servi aux quatre coins du diocèse, que ce soit comme vicaire, animateur de pastorale scolaire, conseiller en éducation chrétienne, curé de paroisse (notamment à Sainte-Sabine, Marieville, Saint-Paul-d’Abbotsford, Saint-Marc, Saint-Denis et Saint-Charles). Il a également assuré le service d’intervenant en soins spirituels en milieu de santé à Saint-Hyacinthe durant les 21 dernières années. Il sera avec nous pour les 6 prochaines années.