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- Affaires municipales -

Après les élections

Pierre Lefrançois

 Une victoire exigeante

Qui a dit que les Armandois ne s’intéressaient pas à la politique municipale ? Ils étaient 710 à aller voter cette fois sur les 1 071 personnes inscrites sur la liste électorale. Ça représente un taux de participation de 66,3 %. Dans l’ensemble des municipalités du Québec, ce taux n’était que de 45 %. Dans la région Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, réputée pour ses taux de participation supérieurs à la moyenne québécoise aux élections municipales, la participation atteint un sommet de 62 %depuis quelques années. C’est dire que les Armandois ont été plus nombreux qu’ailleurs à se prévaloir de leur droit de vote.

C’est d’autant plus réjouissant que, depuis deux mandats, notre conseil municipal était constitué de personnes élues sans opposition. Cette fois, chacun des membres du conseil peut considérer qu’il détient un mandat issu de sa communauté.

En moyenne, 56 % des Armandois ont choisi de faire confiance à l’administration du maire sortant Réal Pelletier et aux 5 conseillers et conseillères qui l’ont soutenu durant son dernier mandat. Ils ont également élu Daniel Boucher, un conseiller indépendant qui se présentait au siège laissé vacant par Martin Landreville après un mandat sous l’administration Pelletier.

Il faut tout de même souligner que 44 % des votants ont opté pour les candidats du parti Une équipe, une vision. Reconnaissons que les candidatures des membres de cette équipe ont eu pour effet de provoquer un véritable processus électoral. Bien qu’aucun d’entre eux n’ait été élu, il importe de souligner qu’ils ont obtenu un résultat honorable qui approchait 50 % des voies dans certains cas.

On doit donc en prendre acte. Et il semble que les élus en soient parfaitement conscients. Lors de la première assemblée du conseil municipal qui a suivi les élections (tenue le 9 novembre dernier), les quelques citoyens qui étaient présents n’ont pu que prendre note de l’enthousiasme renouvelé des membres du Conseil : chacun semblait plus heureux de siéger à la table du Conseil, plus attentif aux détails et plus actif lors des délibérations ; plus conscient de l’importance de son avis quant aux décisions à prendre et aux résolutions à adopter ou à rejeter.

Le maire Pelletier a même déclaré qu’il lui semblait nécessaire que le Conseil fasse « des efforts pour améliorer les communications avec les citoyens ». Pour leur part, les conseillères Ginette Lamoureux-Messier et Marielle Cartier ont toutes deux exprimé le désir que les citoyens « expriment davantage leurs idées et leurs souhaits à propos de la gestion municipale ».

Un premier test pour le nouveau conseil ?

Lors de l’assemblée municipale du 9 novembre dernier, une citoyenne de Saint-Armand a reproché au journal Le Saint-Armand d’avoir publié une lettre ouverte de madame Isabelle Gingras. La lettre ouverte faisait état d’un problème de nuisance par le bruit occasionné par une activité industrielle relativement récente dans une zone à la fois agricole et résidentielle. Or, jusqu’ici, le conseil municipal n’a pas semblé particulièrement décidé d’agir à cet égard.

En vertu de quel règlement cette activité industrielle est-elle autorisée ? Où est le permis qui l’autorise ? Si un tel permis existe, est-il conforme à la réglementation ?

Rappelons ici que le plan d’urbanisme de la municipalité prévoit que le conseil municipal doit « éviter les conflits d’usage en assurant un développement respectueux de la qualité de vie actuelle » dans les secteurs à forte densité résidentielle, notamment en spécifiant, dans la réglementation d’urbanisme, « les usages et les normes à respecter pour chacune des zones identifiées au plan de zonage » ; en protégeant « les usages résidentiels à l’égard des activités incompatibles » ; en localisant « les activités commerciales et industrielles, à forte incidence sur le milieu, à bonne distance des aires résidentielles afin de minimiser les nuisances sonores et visuelles et réduire les risques pour la sécurité civile ».

Il n’est ni insensé, ni déplacé, de penser que le problème soulevé par les signataires de la pétition s’inscrive légitimement dans l’esprit du plan d’urbanisme fraîchement adopté par le conseil municipal. Il s’agit bel et bien, à notre avis, d’une question que le conseil doit prendre très au sérieux et qui ne saurait être balayée du revers de la main. L’esprit et la lettre du plan d’urbanisme en témoignent de manière contraignante pour nos élus.

Quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, il faudra agir en conséquence. Ces citoyens touchent ici un point incontournable qui leur donnera probablement raison. On aura beau vouloir tergiverser et étirer l’élastique, il faudra y venir tôt ou tard.

Voici, il nous semble, un bel exemple d’un cas où un groupe de citoyens (pas moins de 31 personnes ont signé une pétition à cet effet) exprime clairement au conseil municipal un souhait raisonnable et justifié qui commande une réponse prompte et conséquente. Et il y a fort à parier que les 31 signataires de la pétition ne sont pas seuls, à Saint-Armand, à en penser autant. Un excellent test pour le conseil fraîchement élu, en quelque sorte. Une affaire à suivre, sans nul doute.

Prochaine étape

Le budget municipal pour l’exercice 2010 sera dévoilé quelques jours avant Noël ; le Journal Le Saint-Armand sera aux premières loges et vous en livrera les détails, ainsi qu’une analyse aussi intelligente que possible dans son prochain numéro. C’est un rendez-vous.