Geai bleu (Photo : Jean-Guy Papineau)
Long d’environ 28 cm, bleu avec des taches blanches, possédant une huppe et très criard, cet oiseau ne passe pas inaperçu et ce, tout au long de l’année. Qui n’a pas déjà été réveillé pas un cri perçant tôt le matin, celui d’une corde à linge qui grince, d’un turlongggg turlongggg ou d’un dgé dgé dgé. Le geai bleu est un oiseau très bavard qui imite aussi d’autres oiseaux, comme certaines buses.
Le geai bleu fait partie de la grande famille des corvidés. Cette famille est représentée par 100 espèces partout dans le monde sauf en Antarctique et dans certaines îles. On compte 4 espèces au Québec : la corneille d’Amérique, le grand corbeau, le mésangeai du Canada (anciennement geai gris) et notre geai bleu.
Commun dans la majeure partie du sud du Québec, il fréquente les forêts mixtes, les forêts de feuillus, de conifères ou simplement les forêts arbustives. On le rencontre tant à la campagne qu’en forêt ou en banlieue. Sa répartition géographique se situe à l’Est des Rocheuses la côte Atlantique et dans toutes les provinces du Canada jusqu’au Nouveau-Mexique et jusqu’à la Floride.
Son nid est construit de préférence dans un conifère : thuya, épinette, pruche, pin, à une hauteur de 1 à 20 m. Le nid est construit en 5 jours. Parfois le mâle et la femelle participent tous deux à la construction du nid. Il est fait de brindilles et de branches. D’autres matériaux peuvent être ajoutés comme des feuilles, de la boue, de la mousse, de l’écorce de bouleau, du plastique et du papier. Le nid est généralement tapissé de fines racines, parfois avec des plumes et du poil. Les œufs au nombre de 4 ou 5 sont bleu-verdâtre et tachetés de noir. Ils sont incubés généralement par la femelle seulement durant une période de 13 à 18 jours après la ponte du dernier œuf. Pendant ce temps le mâle nourrit la femelle. Les jeunes quittent le nid vers l’âge de 17 à 21 jours. Ils demeurent avec leurs parents encore 2 mois mais sont capables de se nourrir seuls 3 semaines après avoir quitté le nid.
En écrivant ces quelques lignes, j’entends leurs cris, le déplacement est commencé et bat son plein vers la mi-septembre et se termine avant l’hiver. Ce déplacement est en fait le regroupement de 3 ou 4 couples dont les domaines de reproduction se chevauchent. Ils se rassemblent sur le territoire où la concentration de nourriture est la plus élevée. En groupe, ça leur permet de trouver plus facilement leur nourriture qui est à la baisse. Mais en revanche les conflits entre individus sont alors fréquents. Certains geais bleus migrent à l’automne. Ce sont pour la plupart des jeunes d’un an, probablement à la recherche d’un autre territoire.
Le geai bleu est omnivore. Sa nourriture est constituée surtout de matière végétale ; principalement de maïs, de glands (fruit du chêne) et de faînes (fruits du hêtre). Il se nourrit aussi d’insectes tels que les sauterelles, les chenilles, les coléoptères dont cer tains sont très nuisibles. Il peut aussi à l’occasion manger des œufs, des oisillons d’autres espèces, des grenouilles et des souris.
Les oiseaux ont des comportements qui me font souvent penser qu’ils sont beaucoup plus intelligents qu’il n’y paraît. Les geais tout comme le merle d’Amérique, certains pics et autres passereaux, se donnent des bains de fourmis qu’on appelle aussi formicage. Cela consiste pour l’oiseau à faire passer des fourmis dans son plumage, soit avec son bec ou simplement en se frottant sur un nid de fourmis. Les fourmis secrèteraient une substance qui apaiserait les irritations de leur peau en période de mue.
Le geai bleu est une vraie sentinelle de la forêt, il alerte les autres oiseaux et les mammifères de la présence d’un prédateur. Je me fie souvent à lui, ainsi qu’à d’autres espèces d’oiseaux pour dénicher des buses, des éperviers et des hiboux.
La population est stable au Québec, mais il y a une légère diminution dans l’Est de l’Amérique du nord. Le geai bleu aime bien les postes d’alimentation près des maisons. Sa nourriture préférée est le tournesol et les arachides en écale. Il ne dédaigne pas le gras et les épis de maïs. N’oubliez surtout pas de remplir vos mangeoires !