Plusieurs vols avec effraction ont été récemment commis sur le territoire de Saint-Armand. J’ai moi-même été victime de deux cambriolages en quelques mois. Les pertes matérielles encourues sont moins dommageables pour les victimes et la communauté que la suspicion des voisins, le sentiment de vulnérabilité et l’agressivité qui s’installent malgré nous.
Notre sécurité, comme celle de plusieurs villages du Québec, est assurée par la Sûreté du Québec qui s’est donné comme mission « …de concourir, sur l’ensemble du territoire québécois, au maintien de la paix et de l’ordre public, à la préservation de la vie, de la sécurité et des droits fondamentaux des personnes ainsi qu’à la protection de leurs biens. » Les anglophones diraient « Words are cheap ! » La SQ dispose-t-elle des effectifs nécessaires pour assurer cette mission ? Des évènements récents permettent d’en douter. Un de mes voisins a signalé la présence d’une auto suspecte dans mon entrée de garage le soir du cambriolage ; un agent est venu prendre sa déposition deux jours plus tard ! ! ! À mon retour de vacances, un agent est venu prendre ma déclaration du vol trois jours après mon appel. C’est vrai qu’il ne restait plus grand-chose à voler, mais j’aurais quand même apprécié qu’on me rassure sur ma sécurité.
J’ai convenu avec mon propriétaire d’installer un système d’alarme relié à une centrale pour m’offrir la sécurité d’une réponse policière rapide. Mais je ne suis pas totalement rassuré parce que le poste de la SQ le plus proche est à Dunham (35 km). L’agent qui est venu chez moi prendre la déclaration du cambriolage m’a assuré qu’une auto patrouille pouvait être sur le site d’une alarme en 15 minutes. Qu’en pensez-vous ?
Un vénérable citoyen habitant Saint-Armand depuis sa naissance m’a raconté qu’il fut une époque où on s’y sentait plus en sécurité et ce, malgré une circulation importante autour de l’hôtel (sur l’emplacement actuel du centre communautaire). Pourquoi ? Parce qu’il y avait Howard Stewart, un agent de police (1950-1970) qui habitait le village. Pas une force de police, un seul Lucky Luke qui prenait très au sérieux « …le maintien de la paix et de l’ordre public, la préservation de la vie, de la sécurité et des droits fondamentaux des personnes ainsi que la protection de leurs biens. » Parce qu’il connaissait ses concitoyens, et que ses concitoyens le connaissaient. Parce qu’il savait qu’il pouvait interpeller les parents du village sur les écarts de conduite de leurs enfants avant que ces comportements s’aggravent ? Parce qu’il était directement imputable. Pas par commission d’enquête, mais directement par une rencontre entre quatre yeux avec chacun de ses concitoyens.
Au dernier Conseil municipal, la question de l’efficacité de notre protection par la SQ a été soulevée. Faut-il se doter d’un service de police municipal ? Je ne pense pas que les ressources financières d’un village puissent le permettre, mais il existe peut-être des solutions plus abordables. Par exemple, si le problème est le temps de réponse de la SQ, nous pourrions peut-être avoir un agent de sécurité qui agirait comme premier répondant à une alarme. Les petits délinquants sont des opportunistes qui connaissent nos déplacements. Ils sauraient aussi comme nous qu’à défaut de pouvoir procéder à une arrestation, Lucky Luke pourrait les identifier et communiquer cette information à la SQ. La dissuasion est apparemment la meilleure protection contre ce type de crime.
Cette suggestion implique l’installation d’un système d’alarme mais, après avoir calculé le montant déductible pour chaque réclamation à la compagnie d’assurance (300 $ par sinistre), la réduction de la prime d’assurance et le rapport coût/sécurité, c’est une solution gagnante. Resterait au maire et à son conseil de nous rassurer sur le nombre d’autos patrouilles de la SQ en circulation sur notre territoire, sur une estimation de leur temps de réponse et à trouver Lucky Luke.