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- Patrimoine -

L’ancienne maison du douanier de Morse’s Line

Jean-Pierre Fourez

La maison après son premier déplacement

Photos : Archives Famille Gélineau/J.M. Glorieux

 En complément à l’article sur les douanes de Morse’s Line, voici l’histoire peu banale d’une maison « voyageuse » .

Il s’agit de la dernière maison du chemin Dutch (au n° 20), juste avant d’entrer aux États-Unis, aujourd’hui la propriété de Nelly Auger et Jean-Marie Glorieux. Elle fut construite en 1914, au Vermont, par monsieur J.M. Hill, commerçant qui tenait boutique à cheval sur la frontière (on entrait par la porte canadienne et on sortait par la porte américaine, ou vice-versa, ni vu ni connu, sans payer de taxe, l’ancêtre du duty free ?) M. Hill logeait dans cette maison des ouvriers forestiers des chantiers voisins. Durant plus de 10 ans, elle fut abandonnée.

Soupçonnant qu’elle servait à la contrebande, le gouvernement l’acheta en 1941 et la déplaça à côté du poste de douanes en 1942.

Lors de la construction de la douane actuelle, en 1952, il fut décidé de la démolir. M. Albert Gélineau, douanier et futur maire de Saint-Armand, proposa de l’acheter (il dut payer les droits de douane pour importation de bois !) et, une deuxième fois, la maison fut déplacée pour s’établir en sol canadien,  sur son site actuel. C’est M. Adhémar Messier qui assura le transport d’un endroit à l’autre.

M. Gélineau s’y installa avec sa famille et y vécut jusqu’en 1987.

Petite anecdote : comme il y avait trois abonnés sur la même ligne télé­phonique, si la sonnerie du téléphone retentissait une fois, c’était pour M. Gélineau personnelle­ment, deux fois, c’était pour la douane, de telle sorte qu’il pouvait rester chez lui, même s’il était de service ! ! !

Le déplacement de la maison était fait avec un cabestan tracté par un cheval