L’habitude de s’isoler dans les toilettes et autres lieux d’aisance est relativement récente, et la notion d’intimité quant aux besoins naturels n’est apparue que dans la première moitié du 2oe siècle. Je me souviens qu’en France, dans les années 50, il restait encore dans les villages des toilettes publiques, petits édicules bien en vue sur la place, équipés sommairement d’une large planche à 3 ou 4 trous dans lesquels il n’était pas rare de trouver 3 ou 4 personnes à la fois se soulageant en parlant de la pluie et du beau temps ou des prochaines élections ! Hygiène oblige, il y avait même un seau de « cresyl » (un puissant désinfectant) qui, tant bien que mal, tentait de couvrir l’odeur des lieux.
Dans cette même rubrique, j’avais déjà parlé de la maison Brault (Vol. 5 No 1), à l’intersection des chemins Dutch et Saint-Armand, et mentionné la présence de bécosses à l’intérieur de ce qui fut entre autres un relais de diligences. Cette année, Henri Brault a entrepris des rénovations importantes pour sauver le bâtiment en question, annexe à sa maison, qui menaçait de s’écrouler. Il a conservé le siège à trois trous des toilettes d’origine, datant probablement des environs de 1830, comme pièce du patrimoine ! Malheureusement, les murs sont tombés, et avec eux les graffitis, les noms de certains utilisateurs et l’œuvre coquine d’un artiste inspiré par les lieux.