Michael Laduke (Photo : Lothar Hartung)
Des belles collines de Saint-Armand jusqu’au petit village de Stanbridge East, la créativité abonde.
Michael Laduke, âgé de 56 ans, est natif et résidant de Stanbridge East. Sa famille y habite depuis plus de sept générations. Dans sa jeunesse, Michael a travaillé pour son grand-père, Alton Laduke, et a participé à la reconstruction des trottoirs du village. Par la suite il a continué à travailler dans la construction, cette fois pour son père, Clifton Laduke.
Clifton était un menuisier reconnu pour ses meubles en cerisier, ses chaises Adirondack et, surtout, pour ses portes moustiquaires que l’on retrouve un peu partout dans les Cantons de l’Est, ailleurs au Québec, ainsi qu’aux États-Unis. Il aimait travailler de ses mains et passait des heures dans son atelier à assembler ses créations. Pendant ce temps, Beverley, la mère de Michael, s’adonnait à la peinture, au tricot, au crochet, à la courtepointe et à la couture.
Michael a toujours apprécié la beauté des choses faites à la main. Il se souvient, alors qu’il était âgé d’une vingtaine d’années, avoir admiré chez des amis un vitrail sur lequel était illustré un pêcheur. Ce fut pour lui l’élément déclencheur ! Lors d’une visite à Toronto, il achète un livre sur le vitrail dans lequel il trouve une adresse où il peut commander une trousse de base.
Au début, ce fut un processus de découvertes et d’erreurs, et Studio de verre du Vieux Montréal, où Michael se procure la majorité de son matériel, est devenu pour lui un guide précieux. Il est impossible de n’acheter qu’une seule pièce de verre dans cette boutique extraordinaire !
Savez-vous que le verre est fait de sable ? Le verre coloré vient des États-Unis, d’Angleterre et d’Allemagne. Étrange paradoxe, plus le verre est épais et difficile à travailler, plus il est dispendieux. Une même plaque de verre peut contenir différentes couleurs et textures. Le verre dans les nuances de rouge et de rose sont aussi plus dispendieux, parce qu’on a ajouté de la poussière d’or au verre en fusion, afin d’en intensifier la couleur. Les textures, les motifs et les couleurs du verre sont infinis.
La réputation de Michael s’est répandue et les propriétaires du Studio de verre l’ont encouragé à travailler avec eux sur d’importants projets à Montréal.
La technique requiert beaucoup de patience. La première étape, après le choix ou la création du modèle, nécessite de fabriquer un patron en carton, qui doit ensuite être découpé avec précision. Vient ensuite le choix du verre. Il y a cependant des règles à suivre : ne pas mélanger l’opaque et le translucide, s’assurer que les lignes du verre soient toujours dans la même direction (ce qui requiert plus de verre, mais permet de respecter l’esthétique du matériel), etc. À l’étape suivante, on trace chaque pièce du patron sur le verre avant de couper ce dernier avec un coupe-verre au carbure, une fois seulement. C’est très important ! On casse ensuite le verre le long des incisions. C’est facile, quand la ligne est droite mais, quand elle est courbe, c’est tout un défi pour un novice ! Par la suite, il faut polir, nettoyer, recouvrir le verre d’un ruban de cuivre adhésif (une technique découverte par Louis Tiffany) et souder les pièces ensemble, puis polir et nettoyer à nouveau. Ah ! Quel dommage quand une pièce tombe et se brise après tout ce travail !
Au début, Michael faisait du vitrail dans le but d’offrir des cadeaux à sa famille et à ses amis. Maintenant il travaille à contrat, il augmente son inventaire et, chaque automne, il participe à la Tournée des 20 et ce, depuis le tout début. Il reçoit les clients dans sa boutique et les invite à couper du verre. Michael travaille aussi le vitrail ancien (plomb). Il a créé et réparé des vitraux pour des églises. Ses œuvres se retrouvent dans plusieurs pays : une fenêtre représentant un ours polaire en Afrique du Sud, des anges et des boîtes musicales en Arctique, des feuilles d’érable en Suisse et d’autres pièces en Allemagne, en Angleterre, en France et au Pérou. On trouve d’autres pièces de sa création à la boulangerie Baker, au salon funéraire Baker-Dion-Meunier, au dépanneur Stanbridge East, à l’Église unie de Bedford et à l’Église unie de Stanbridge East.
Les clients peuvent commander des lampes composées de 20 à 2 000 pièces. L’élégance des lampes en vitrail est incontestée, mais les fenêtres, les miroirs et les « attrape-soleil » sont aussi très populaires. Sur demande, Michael se rendra chez un client et l’aidera à faire son choix. Il peut aussi transformer une photo en œuvre d’art.
Michael donne également des cours ; ses élèves aiment travailler dans son studio et apprécient sa patience et sa précision. En hiver, que ce soit en après-midi ou en soirée, c’est amusant d’apprendre l’art du vitrail avec un artiste !
Michael fait partie du comité du Carrefour culturel de Stanbridge East qui s’efforce d’implanter au village un Marché de Noël, où des articles faits par des artisans du coin seront mis en valeur.
Michael continue son processus d’exploration et d’imagination dans le domaine fascinant du vitrail. En utilisant ses connaissances et son expérience, il nous présente ses créations les plus inspirantes. Il fait la livraison du courrier le matin mais, quand il est à la maison, l’atelier est ouvert et il y travaille très souvent en soirée. Pour cette raison, il est recommandé d’appeler avant de se présenter. Le Studio est situé au 2, chemin Riceburg, Stanbridge East. Tél. : 450-248-3871