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- Dossier Agriculture -

Passez au suivant… non merci !

Photo : www.prifidor.qc.ca

La relève agricole au Québec s’éteint à petit feu. Chaque année, de 300 à 400 fermes disparaissent dans la province. Ça devient tellement problématique que l’UPA demande que la politique agricole du gouvernement en fasse une priorité. Plusieurs obstacles s’érigent devant le jeune fermier. Transigés à prix d’or, les coûts des quotas représentent le premier défi. Ainsi, sur les 2,5 millions que vaut une ferme laitière de taille moyenne, il faut compter 1,5 million pour les quotas. Conjuguée aux autres frais de production et à la baisse des revenus, la dette des agriculteurs a triplé en 15 ans pour atteindre presque onze milliards de dollars en 2008.

L’image bucolique de l’agriculture a été fort malmenée par plusieurs crises environnementales, médiatiques et de santé publique. L’agriculteur se sent seul dans sa campagne au sens propre comme au sens figuré. Près d’un fermier sur cinq est célibataire. Selon un sondage réalisé par la fédération de la relève agricole du Québec, 90 % des répondants identifient l’agriculture comme la principale cause de leur solitude. C’est un mal bien anodin devant la détresse psychologique éprouvée par la moitié des cultivateurs. Le taux de suicide y est deux fois plus élevé que dans la population en général.

« C’est une vocation. C’est sûr qu’il y a beaucoup de difficultés, mais ça fait partie du défi, philosophe Charles Guilbert, un jeune producteur bovin et laitier de Saint-Maurice dans Lanaudière. Il faut aimer ça ! » Certains, comme Pierre Désoudry, producteur de porc à Saint-Valérien-de-Milton, ont abdiqué et souhaitent même ne pas avoir de relève pour pouvoir vendre. Le prix élevé des terres et la convoitise des Chinois tombent à point nommé pour qui cherche à prendre sa retraite.