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La haute vitesse à Saint-Armand, c’est relativement possible

Ou au menu du réveillon : escargot à l’ail, soupe à la tortue, civet de lapin et poule au pot accompagnée de sa sauce renarde
François Normandeau

Il y a quelques temps, une publicité déposée dans ma boite aux lettres m’offrait un accès haute vitesse à partir d’une clé USB. Simple à brancher, immédiatement fonctionnelle ! Après vérification, l’informaticien du bureau m’a déconseillé net cette option. Raison ? T’as des enfants, ça va te coûter un bras. Un peu plus tard, je me rends dans un magasin d’électronique pour m’informer sur la possibilité d’avoir accès à la haute vitesse. Première question : as-tu des enfants ?Deuxième question : quel âge ont-ils ? Réflexion faite : probablement que, entre 10 et 20 Go par mois suffiront, à condition qu’ils soient raisonnables… (Les enfants, pas les Go !) À Saint-Armand, vous avez le WiFi. Tiens, voilà le numéro de téléphone. Peu de temps après, je reçois une offre de la compagnie téléphonique m’offrant un accès haute vitesse à partir d’une station turbo. C’est donc avec la patience à laquelle m’a habitué mon fournisseur de service Internet que j’ai entrepris des recherches pour trouver le forfait le plus avantageux.

D’abord, parlons octets, puisque c’est sous cette forme que voyage l’information. Un octet correspond généralement à un caractère. On en échange donc beaucoup et comme pour les grammes, pour faire des petits chiffres, on utilise les termes : Ko (kilo-octet pour 1 000 octets) ; Mo (méga-octets pour 1 million d’octets) et Go (giga-octet pour 1 milliard d’octets). Dans le langage courant, on parlera de K, de Meg et de Gig (à ne pas confondre avec la gigue). Un des premiers arguments de vente des fournisseurs d’Internet est la vitesse de transmission. Par exemple, Vidéotron offre la haute vitesse à 7,5 Mo par seconde (7,5 Mo/s), ce qui représente la transmission de 7,5 millions de caractères par seconde. L’autre argument est le nombre d’octets téléchargeables par mois. Le forfait de Vidéotron permet 30 Go par mois pour environ 35 $, ce qui convient à la plupart des utilisateurs.

Bon, ça nous dit quoi ça ? D’abord la vitesse nous permet d’accéder plus rapidement à des sites de plus en plus complexes. Premier constat pour les fournisseurs de services : la vitesse est relative puisque tous offrent la haute vitesse, mais… à vitesses variables.

Quant au volume, les besoins varient considérablement d’un utilisateur à l’autre. Par exemple, une personne qui transige surtout du texte et consulte occasionnellement Internet peut se contenter de moins de 5 Go par mois. Une famille dont les deux adolescents clavardent et échangent des photos peut se satisfaire d’un forfait variant entre 10 et 20 Go par mois. Si on ajoute des jeux en ligne, ça peut facilement dépasser les 20 Go par mois. Par exemple, une chanson = 4000 Ko, une photo = 5000 Ko, un clip d’une minute = 8000 Ko, un film de 80 minutes = 600 000 Ko (0,6 Go).  Pour vous donner une idée, ce texte fait 36 Ko.

Avant de commencer à magasiner, il reste un détail à préciser. Le meilleur produit est un branchement physique, par câble ou par ligne téléphonique. Beau temps, mauvais temps, ça fonctionne. Mais à défaut d’habiter dans un secteur desservi, il reste les ondes. Le principal handicap des ondes est la qualité de la couverture. Le mauvais temps et les obstacles les brouillent. Par exemple, une communication à partir d’un cellulaire qui coupe régulièrement, vous connaissez ? La télé qui fonctionne mal par mauvais temps ! Les systèmes suivants ne sont pas l’idéal, mais les seuls disponibles.

Un premier service est celui de la réception via satellite. Le fournisseur offre un forfait de base d’une vitesse maximale de 512 Ko/s ou 0,512 Mo/s. J’ai bien dit maximale. Ça peut être moins vite ou plus lent, c’est selon. Environ 12,8 fois plus vite que la ligne téléphonique, mais 14 fois moins vite que le câble. C’est comme de prétendre qu’une tortue est rapide puisqu’elle avance plus vite qu’un escargot. Dans cette logique, le câble, c’est le lapin. Pour un peu moins de 50 $ par mois, on peut télécharger 200 Mo/jour (5 500 fois cet article). En 30 jours, ça nous fait 6 Go/mois. Vous croyez vous en tirer aussi facilement ? Il faut aussi compter l’achat, l’installation et les frais d’activation pour un total d’environ 500 $ avant taxes.

Certaines compagnies de téléphonie cellulaire offrent deux produits distincts : la clé USB et un récepteur mobile. Mais les ondes cellulaires étant ce qu’elles sont, vaut mieux s’assurer que le signal est capté avant d’acheter. Le mieux, c’est de demander à différentes personnes abonnées à différents fournisseurs d’utiliser leur cellulaire à partir de chez soi pour comparer la qualité du signal.

La clé USB a été développée pour les ordinateurs portables, mais elle convient aussi aux modèles de table. Elle est gratuite avec un contrat de deux ans et pour environ 70 $/mois, vous pourrez télécharger 5 Go/mois. À 21,6 Mo/s, c’est très rapide. Au fait, quelqu’un connaît un animal qui court trois fois plus vite qu’un lapin ? Un renard, peut-être. Mais ATTENTION ! Ça peut vous coûter cher. Chaque Mo supplémentaire est facturé au tarif de 0,05 $, ce qui se traduit par 50 $/Go supplémentaire. Pour 10 Go, ça fait 70 $ + 250 $ pour le mois. Ça peut convenir pour ceux qui échangent principalement du texte et occasionnellement, des photos. Et qui n’ont pas d’ado à la maison.

L’autre produit qui a recours à la même technologie est composé d’un récepteur que l’on place à l’intérieur de la maison. Pas plus gros qu’un livre, il se branche dans la prise de courant. Il est mobile, on peut donc le transporter de la maison au chalet. À 7,2 Mo/s, sa vitesse se compare à celle du câble. Un autre lapin. À l’achat, incluant les frais d’activation et un contrat de 2 ans, vous devrez débourser environ 185 $. Pour ce prix vous aurez droit à 10 Go/mois pour 60 $/mois. Chaque Mo supplémentaire est facturé selon un taux qui varie entre 0,015 $ et 0,10 $ le Ko, soit 15 $ à 100 $ par Go. Pour 20 Go ça va vous faire… un peu cher.

Le gros avantage de ce produit est que le récepteur est aussi un routeur. Il permet donc de se brancher sans fil. Autre avantage, il permet à plusieurs utilisateurs de se brancher en même temps. Ce produit devient très avantageux si on ajoute le téléphone résidentiel.

Un autre produit disponible dans la région est la technologie WiFi ou WiMAX. Victoriaville possède cette technologie. Ainsi les résidents peuvent se brancher n’importe où sur le territoire. Récemment, la MRC a annoncé qu’elle avait retenu les services d’un fournisseur pour rendre accessible la haute vitesse sur presque tout le territoire d’ici deux ans via cette technologie. Pour l’instant, c’est l’entreprise VivoWave qui offre ce type de service. À l’achat, il faut débourser 99 $ plus des frais d’activation de 87 $. Cette technologie fonctionne à une vitesse se situant entre 1,5 et 3 Mo/sec, c’est presque la haute vitesse. Plus vite que la tortue, mais moins vite que le lapin, disons une poule qui se fait poursuivre par un renard. Pour 47 $/mois, vous pourrez télécharger 10 Go/mois et pour 57 $/mois, 20 Go. C’est probablement le meilleur rapport qualité-prix. Le hic c’est qu’il y a des collines ici et que les ondes ne les traversent pas. Il faut donc effectuer des tests au préalable. L’ennui, c’est que ça fait deux mois que j’attends une réponse. Ça doit être une vieille poule fatiguée, gageons que le renard va la manger.

Ce n’est pas pour être baveux, mais Frelighsburg, Stanbridge-East et Bedford sont desservis par Câble Axion. Pas partout bien sûr, seulement là où la population le justifie. Pour 36 $/mois, les résidents ont droit à 80 Go/mois et une vitesse de 6 Mo/s.

Et pour la recette, ça sera pour plus tard. J’attends que le téléchargement soit complété. Et rappelez-vous : la vitesse tue !