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- Édito -

AUX URNES CITOYENS !

Pierre Lefrançois

Oui, nous irons aux urnes dans quelques jours. Mais quelle que soit la couleur du jeton que nous jetterons dans l’urne scellée, quel que soit le parti politique qui aura notre faveur, quels que soient l’identité, le sexe, le style ou la valeur de la personne que nous choisirons pour nous représenter, un événement d’importance se produira inéluctablement une quarantaine de jours après que nous aurons voté : les gouvernements du monde se réuniront à Paris pour la Conférence des Nations unies sur le climat en vue de ratifier une entente mondiale sur les changements climatiques afin de limiter à deux degrés la hausse des températures globales sur terre.

Si c’est inéluctable, c’est que nous n’avons plus le choix, qu’il n’y a pas de plan B, que nous ne disposons pas d’une planète de rechange. Cette fois, ce ne sont pas « les écologistes et autres intellectuels de ce monde » qui le disent (pour paraphraser le maire d’une ville dont nous tairons le nom par respect pour ses habitants). Les scientifiques du monde entier sont formels : il ne nous reste plus beaucoup de temps pour éviter la catastrophe. Même le pape François a senti le besoin de marquer le coup dans sa dernière encyclique en pressant tous les êtres humains, et non plus les seuls catholiques croyants, d’agir rapidement pour « sauvegarder la maison commune ».

auxurnesAu cours des dernières années, nous avons connu au pays des épisodes météorologiques extrêmes : inondations, verglas, sécheresse, feux de forêt… Tout près de nous, le réchauffement climatique et l’augmentation des précipitations compliquent les choses dans la baie Missisquoi et amplifient l’effet déjà désastreux des cyanobactéries. En fait, on se rend compte que c’est partout pareil : la planète entière est menacée et, par conséquent, l’humanité qui l’habite l‘est tout autant. C’est pourquoi il importe de nous donner un gouvernement qui saura désormais mettre l’épaule à la roue plutôt que de nier la réalité et saccager le monde qu’avaient bâti ceux qui nous ont précédés. Un gouvernement qui ne s’attachera pas à saboter toute velléité d’entente internationale visant à réduire les conséquences des changements climatiques. Parce qu’il faut bien admettre que c’est ce qu’a fait le gouvernement Harper depuis son arrivée au pouvoir et que c’est ce qu’il a promis de continuer à faire si nous le reconduisons aux commandes.

Qu’arriverait-il si le sommet de Paris était un échec ? La terre continuerait de tourner, bien sûr, mais il y coulerait davantage de sang, un plus grand nombre d’êtres humains mourraient prématurément, les souffrances seraient partout plus grandes. C’est que, au-delà de deux degrés de réchauffement, les approvisionnements en aliments et en eau potable seront tellement perturbés qu’il en résultera presque inévitablement des conflits armés, lesquels entraîneront encore plus de réfugiés, de morts, de destruction et de souffrances de toutes sortes.

Dans ce numéro, nous avons tâché de réunir assez d’information pour vous aider à voter avec la plus grande sagesse possible. Mais puisque, pour plusieurs d’entre nous, aucun des partis en lice ne représente une solution totalement acceptable, nous publions également le manifeste Un grand bond vers l’avant qui met nos élites politiques en demeure de passer à une autre étape en retrouvant un humanisme salutaire et une éthique nécessaire, aujourd’hui enfouis sous des impératifs pseudo-économiques illusoires et mensongers qui nous mènent droit à la catastrophe.

Nos élites dorment ! Réveillons-les ! Endossons ce manifeste, comme des dizaines de milliers de Canadiens l’ont déjà fait.