Photo : Johanne Ratté
Je crois être sous la moyenne nationale quant aux heures passées devant l’écran de télévision, enfin j’ose croire que je ne m’abrutis pas trop avec le petit écran. Car, aujourd’hui, l’offre télévisuelle n’est plus ce qu’elle était. Selon le forfait, qu’on soit sur le câble ou sur satellite, la quantité de chaînes captables est hallucinante. Le choix est proportionnel à la demande. Plus on en veut, plus on nous en offre. Tant et si bien qu’on peut se retrouver avec parfois au-delà d’un centaine de canaux, quand le budget le permet. Au printemps dernier, j’ai balancé tout ça pour ne garder que le strict minimum. Malheureusement, je n’ai pas pu éviter les annonces publicitaires dans lesquelles l’homme québécois a l’air d’un pauvre imbécile. C’est particulièrement pénible d’assister impuissant à la fabrication d’abrutis par les agences de publicité. Des exemples, il y en a en masse. Je vous en donne quatre, tout de suite, comme ça : une compagnie d’assurance nous montre un gars avachi sur le sofa en train de grignoter tandis que sa femme rentre essoufflée d’avoir fait les courses et l’engueule joyeusement de ne pas avoir appelé la dite compagnie ; un vendeur de meubles et d’appareils électroniques bien connu nous montre trois jeunes gars complètement pâmés et abrutis devant ce qui semble être un écran géant, avec comme fond sonore les bruits d’un nourrisson probablement tirés d’une émission pour enfants ; une barre de chocolat devient le prétexte pour nous montrer deux jeunes hommes qui salivent devant une vitrine, derrière laquelle le vendeur tout aussi épais promène son produit comme un steak bien juteux devant un Somalien affamé ; pour faire la promotion de sa nouvelle caisse munie d’un trou de ventilation qui permet de mieux refroidir la bière au congélateur, une compagnie met en scène trois « tetons » qui nous expliquent le principe en déchirant la chemise de l’un d’eux – qui affiche justement ses tétons et nous revient tout bleu de froid. Chus pus capable…
Maudit que les pubs sont « poches ». Avant, il suffisait de mettre en scène une fille bien roulée pour vendre un frigidaire aux Esquimaux. On a crié au sexisme, on a arrêté. Maintenant, on met en scène des « morons » pour vendre de la bière. On dit rien, on laisse faire. Y a-t-il une conspiration pour montrer un Homo quebecus aussi épais et niaiseux ? La question se pose.
Bonne lecture !