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La forêt nourricière, un agroécosystème productif et renouvelable

Michelle Décary

On les voit souvent dans les tropiques. Des polycultures productives qui nécessitent peu d’entretien : un cocotier, une vigne l’entourant et des plantes comestibles en couvre-sol. C’est une des plus anciennes formes d’agriculture, encore peu pratiquée au Québec. Les forêts nourricières reproduisent les structures et fonctions des écosystèmes naturels, tout en produisant de la nourriture et d’autres substances utiles, en mettant en valeur des plantes vivaces qui nécessitent peu d’entretien. Elles fournissent des écosystèmes aux animaux et insectes, tout en répondant aux besoins des êtres humains. La conception et le choix des plantes permettent de créer un système presque autosuffisant, autant pour la fertilité et la lutte aux mauvaises herbes et aux insectes, que pour la beauté, tout en augmentant la productivité et en limitant le travail.

vol11no5_avril_mai_2014_34En se fondant sur l’observation de la forêt naturelle, on peut mettre en place un jardin forestier en plusieurs strates. Les plus grands arbres forment la strate supérieure, la canopée, qui comprend des arbres indigènes tels que noyer noir, caryer et chêne, mais aussi des variétés « exotiques » comme le pin de Corée, qui donnent des pignons. Ensuite on trouve les arbres fruitiers : poirier, prunier, prunier asiatique, plaqueminier américain et asiminier. Sous les arbres poussent des arbustes fruitiers tolérant l’ombre comme le gadellier et le groseillier. Comme couvre-sol, on trouve des plantes médicinales ou des fines herbes.

Parmi les plants producteurs se trouvent des fixateurs d’azote, des plantes qui attirent les pollinisateurs, d’autres qui attirent les insectes bénéfiques, prédateurs des insectes nuisibles. Le tout forme un écosystème équilibré et autorégulé, le jardin d’Éden quoi.

Il est certain qu’un jardin-forêt demande beaucoup d’aide et d’entretien dans les premières années mais, par la suite, il donne abondamment par rapport au travail investi. C’est pourquoi il est essentiel qu’il soit bien conçu. À la fin mai, Éric Toesnsmeir, expert de réputation mondiale en matière de jardinage en climat froid, donnera un atelier portant sur la conception et l’implantation d’une forêt nourricière à la micro-ferme Au Petit Boisé de Dunham un atelier portant sur la conception et l’implantation d’une forêt nourricière. Intitulé Créer une forêt nourricière, il portera non seulement sur le processus de conception, mais vous offrira également des occasions d’appliquer ces connaissances sur le terrain. Les participants apprendront l’art et la science du biomimétisme et l’assemblage de polycultures, et mettront la main à la pâte en plantant une forêt nourricière. Si vous voulez apprendre cette approche du jardinage, ne manquez pas d’y participer.

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Pour en savoir davantage et pour s’inscrire, consulter les sites suivants :

www.efgquebec.org   et  www.aupetitboise.com