Le chemin Richford, qui fait 13 kilomètres de la route 237 au petit poste frontière de Richford (Vermont), est un chemin provincial… sauf en ce qui concerne le dernier tronçon d’un kilomètre. En 1993, alors que Claude Ryan était ministre québécois des Transports, ce dernier kilomètre est devenu un chemin municipal à la charge de Frelighsburg. Il s’agissait de l’une de ces « réformes » visant à pelleter des responsabilités dans la cour des municipalités, sans leur donner les moyens de s’acquitter de leurs nouvelles tâches. Estimant ne pas avoir les moyens d’entretenir cette route, la municipalité s’est contentée d’y faire le strict minimum au fil des ans. Au bout de vingt-trois ans d’un tel régime, la chaussée est défoncée en plusieurs endroits, si bien que les autorités municipales ont jugé bon d’y installer une série de cônes orange pour signaler les nids de poule aux automobilistes.
Jean Lévesque, maire de Frelighsburg, estime que le ministère des Transports du Québec (MTQ) devrait assumer la responsabilité de cette route et de son entretien, en faisant remarquer qu’il s’occupe des 12 autres kilomètres du chemin. « Cette route est une entrée officielle au Canada. Je ne pense pas que ce soit la responsabilité de la municipalité de payer pour la réparer ». Au début de 2016, celle-ci a d’ailleurs déposé une demande en ce sens au ministère. Pour l’instant, elle est à l’étude ; aucun calendrier ne permet de prévoir quand une décision sera prise.
Exaspéré, le maire Lévesque a alerté les deux frères paradis, Pierre et Denis, respectivement députés provincial et fédéral dans Brome-Missisquoi. Selon nos informations, Pierre Paradis, qui est tout de même un ministre influent du gouvernement québécois, aurait promis au maire qu’une subvention serait dégagée pour aider la municipalité à payer les travaux requis. Il n’a pas promis que le ministère des Transports reprendrait la responsabilité du tronçon d’un kilomètre, mais bon… Une subvention serait sans doute bienvenue en attendant une solution définitive.